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Vancouver: portrait d’une décriminalisation des champignons assumée

Photo: Yarygin / istock

Similairement aux dispensaires de cannabis qui se sont développés un peu partout au Canada avant la légalisation officielle, des boutiques de champignons magiques font leur apparition au pays. Comme pour les dispensaires de cannabis, la tendance prend racine à Vancouver où l’ouverture face à la consommation et à la possession de drogues est réputée. Depuis 2022, par exemple, quatre points de vente de champignons hallucinogènes sont ouverts dans la métropole de la Colombie-Britannique sous les yeux des autorités.

D’ailleurs, un projet de loi s’opposant à la vente des champignons magiques dans la ville a été rejeté par le conseil en septembre 2019. En 2022, un projet de décriminalisation de la possession de petites quantités de drogues a été voté par la ville de Vancouver.

La tolérance, pas que sur papier

Le propriétaire de l’une de ces boutiques est l’auteur et membre du British Columbia Marijuana Party, Dana Larsen. Les seules interactions légales qu’il entretient avec les autorités seraient des visites d’inspecteurs municipaux et des lettres demandant de cesser le commerce de champignons magiques. Il ne recevrait toutefois aucune amende et son commerce est toujours actif en juillet en 2023.

En plus des champignons magiques, son commerce, qui est enregistré comme un café, fait aussi la vente de LSD et de thé à la plante de cocaïne. Si les autorités locales montrent un certain laxisme par rapport à ses activités, considérant que ces substances sont illégales, c’est qu’ils prioriseraient la lutte aux drogues vendues par «le crime organisé», a dit le service de police de la ville de Vancouver à CTV British-Columbia, un média local. De son côté, M. Larsen est reconnu pour son approche sécuritaire face à la consommation des drogues. Il opère d’ailleurs un organisme de testage de drogues pour vérifier sa qualité et s’assurer que sa consommation ne présente pas de risques.

Photo: Dana Larsen / Twitter

À Montréal, une décriminalisation timide

À Montréal, l’administration Plante et même le SPVM sont d’accord pour dire que «dans une optique de santé publique et considérant la crise des surdoses liées aux opioïdes et aux autres drogues illicites qui sévit depuis plusieurs années, la décriminalisation des drogues sauve des vies par la réduction des méfaits», selon l’attachée de presse au cabinet de la mairesse, Béatrice Saulnier-Yelle.

Cette perspective de tolérance et prodécriminalisation n’a toutefois pas empêché les policiers de fermer la boutique Funguyz qui souhaitait faire la promotion de la décriminalisation en faisant le commerce illégal, mais sécuritaire des champignons magiques. «En matière de stupéfiants, le rôle du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est de faire respecter les lois et règlements existants. Il n’appartient pas au SPVM de se prononcer sur l’encadrement légal en vigueur, sur une éventuelle décriminalisation de certaines substances» a expliqué la relationniste média du SPVM, Anik de Repentigny.

D’un autre côté, des policiers patrouillant la rue Ontario ont affirmé à Métro tolérer la consommation et la vente de drogues en petites quantités, même en plein jour. Selon l’une de ces policières, les dossiers de possession seraient systématiquement rejetés par la cour.

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