Montréal

La question de la cession de bail au cœur des déménagements du 1er juillet

Andrés Fontecilla et Gabriel Nadeau-Dubois discutant avec des locataires dans Villeray-Parc-Extension (VSP).

À peine arrivé de Tunisie, Ferril met les pieds en plein dans la crise du logement à Montréal. Il était hébergé par un ami sur l’avenue Casgrain, dans Villeray-Parc-Extension (VSP). Mais, in extremis, il a réussi à trouver un appartement dans Côte-des-Neiges, grâce à une cession de bail.

«Est-ce que c’est un coup de chance ou une détermination de ma part?», se demande-t-il lors d’une conversation avec Gabriel Nadeau-Dubois et Andrés Fontecilla de Québec solidaire (QS), venus constater sur le terrain la réalité du 1er juillet et informer les locataires de leurs droits, samedi.

Les députés de QS se sont promenés dans l’arrondissement de Villeray-Parc-Extension pendant une bonne heure en vue de dégoter des camions de déménagement et de discuter avec les gens. La plupart des personnes qui quittent leur logement parviennent à le faire grâce à une cession de bail, constatent-ils.

https://journal-metro-develop.go-vip.co/wp-content/uploads/2023/07/demenagement-qs.mov

«C’est cette disposition que la CAQ veut enlever dans le cadre du projet de loi qui a été déposé le dernier jour de la dernière session parlementaire», dénonce le porte-parole de QS, M. Nadeau-Dubois en interpellant Métro. «Nous, on va se battre contre cela. On va se battre pour faire retirer cela dans la Loi et la bonifier», ajoute-t-il.

Trois solutions de QS

En ce 1er juillet, on estime à plus de 700 le nombre de familles qui se retrouvent à la rue en raison de la crise du logement, émaillée de réno-évictions, selon les données du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). QS promet d’orienter les sinistrés de la crise vers des ressources municipales qui pourront les aider.

Il manquerait près de 100 000 logements abordables au Québec, en particulier à Montréal où l’effet se fait sentir, selon plusieurs estimations. En avril dernier, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a annoncé un investissement de 236,5 M$ pour accélérer la construction de 2636 nouveaux logements sociaux et abordables, ce que soutient QS. Mais cela ne suffit pas d’après la formation politique.

Il faut construire plus, mais il faut protéger les logements existants. Ça, vous n’entendrez jamais François Legault en parler ni Mme Duranceau parce qu’ils croient dans le libre marché.

 Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de QS

Par ailleurs, il y aurait 90 000 logements abordables qui se seraient transformés en Airbnb sur le marché. Québec solidaire prône trois mesures que le gouvernement devrait adopter en urgence afin de calmer la crise: un moratoire sur les réno-évictions dans les secteurs où la crise s’accentue, créer un Registre des loyers pour calmer la flambée des prix, et éliminer la clause F du bail qui permet des hausses abusives de loyer dans les nouvelles constructions.

Pression du flux migratoire?

Interrogé sur le flux migratoire qui exercerait une pression sur la disponibilité en logement, le député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla invite à prendre cet aspect de la crise du logement avec une pincette.

Immigration oui, dit-il, car il y a une pression en particulier à Montréal, mais l’immigration n’arrive pas en masse à Joliette à Gaspé, etc…

AndrÉs Fontecilla, député de Laurier-Dorion de QS

Les parlementaires de QS ont distribué dans VSP des pamphlets contenant des informations. M. Fontecilla et M. Nadeau-Dubois se sont informés sur les raisons des déménagements et ont cherché à savoir comment cela se passait pour les gens qui quittent leur appartement. «J’en ai trouvé un, mais nettement plus cher», lance une locataire préoccupée par son déménagement et moins encline à discuter.

En point de presse, Gabriel Nadeau-Dubois a en effet souligné qu’«il y a des gens, qui, en aménageant dans leur nouveau logement, vont s’appauvrir» en raison des évictions notamment. Le député affirme avoir aidé, dans les dernières semaines, au moins deux familles à rester dans leurs appartements qu’elles occupaient depuis une vingtaine d’années.

Chaque semaine, une sélection des nouvelles de votre arrondissement.

Nos infolettres vous suivent partout.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version