L’Office municipal de l’habitation de Montréal (OMHM) se prépare à devoir reloger près d’une quarantaine de ménages dans le besoin à l’aube d’un 1er juillet qui s’annonce dévastateur pour une année de plus. À ce jour, 314 ménages ont contacté le 311 pour des enjeux de logement contre 386 en 2022.
De ce nombre, sept ménages sont déjà hébergés par l’OMHM et une soixantaine sont accompagnées de manière plus soutenue. La Ville de Montréal invite ainsi les citoyens avec des troubles du logement à composer le 311 pour ne pas se retrouver à la rue.
«La crise du 1er juillet, oui, on en parle davantage quand on est collé sur le 1er juillet, mais c’est un drame humain, c’est une suite de drames humains qui se vie toute l’année, a déclaré en point de presse le responsable de l’habitation et de la stratégie immobilière au comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais. La crise de l’abordabilité s’aggrave et on voit que ça continue d’avoir des impacts. Au palier municipal, on reconnaît cet état de fait et on s’active.»
«On est dans des volumes un peu plus faibles, mais similaires à l’an passé, et on a aussi une aggravation de la vulnérabilité des ménages qu’on constate sur le terrain», a expliqué le directeur de la gestion des demandes, des logements abordables et des suppléments au loyer à l’OMHM, Vincent Brossard.
Maintenant déployée tout au long de l’année, l’opération du 1er juillet propose une panoplie de services afin d’épauler les ménages dans le besoin. Ils comprennent notamment de l’aide à la recherche de logement, de l’hébergement d’urgence ou encore de l’entreposage de biens jusqu’à 3 mois aux frais de la Ville.
Une trentaine de partenaires de tous les milieux sont ainsi mobilisés pour être à la hauteur de la demande dont des organismes communautaires spécialisés en intervention sociale.
Pour faire face à un besoin de logement de toute sorte, l’OMHM invite les propriétaires de logements vacants à participer à l’effort. Selon Vincent Brossard, près de 60% des personnes que l’OMHM dessert sont des personnes seules, d’où un besoin en logements de plus petite taille.
«Si vous avez des logements vacants disponibles, on cherche des logements pour pouvoir conventionner et en faire bénéficier des familles dans le besoin», a-t-il déclaré.
Au total, la Ville de Montréal a alloué 3,5 M$ en 2023 pour le déploiement de ce «filet» mis en place afin d’aider les ménages aux prises avec des problèmes de logement.
Briser ce cycle infernal
Pour Benoit Dorais, la crise de l’abordabilité ne se réglera pas sans une collaboration concertée avec les autres paliers gouvernementaux. Pour y faire face, il soutient que la construction de nouvelles unités est primordiale, mais qu’il faut avant tout protéger l’abordabilité des logements déjà présents sur le marché.
«L’abordabilité de Montréal est menacée plus que jamais, a déclaré l’élu. On doit s’attaquer de façon durable à la crise du 1er juillet qui s’amplifie et qui amène dans son sillage de plus en plus de ménages de toutes sortes.»
Il s’inquiète notamment de voir de plus en plus de ménages issus de la classe moyenne contraints de composer le 311.
Cette semaine, le conseil municipal de la Ville de Montréal a adopté une motion pour demander à Québec de revoir les critères d’admissibilité du programme de supplément de loyer d’urgence. Pour le moment, les personnes qui ont déjà été expulsées d’un logement pour cause de défaut de paiement de loyer se voient refuser l’accès à ce programme.