Entre Hydro et Petro, Loïc Daigneault a choisi son camp : il roule à l’électricité. À 26 ans, le jeune ingénieur montréalais veut faire de la conversion des voitures à essence en voitures électriques son gagne-pain.
À ceux qui en ont assez de se faire siphonner le portefeuille par les pétrolières, il propose, pour environ 21 500 $, d’acheter une Mazda 3 d’occasion qu’il aura lui-même reconfigurée pour qu’elle se recharge sur une simple prise électrique.
«À 1,30 $ le litre, une voiture qui parcourt 20 000 km par an coûte 2 300 $ en essence, raconte-t-il. Avec l’électricité, c’est presque 10 fois moins cher.»
Convertir une voiture à l’électricité, ils sont plus d’une quinzaine à l’avoir déjà fait au Québec. Et le constat est unanime : ça coûte cher et ça prend du temps. Sauf que Loïc Daigneault, lui, sort de Polytechnique. «Optimiser un processus pour le rendre rentable, c’est de la job d’ingénieur!» affirme-t-il
Une affaire de famille
Depuis qu’il a abandonné un poste lucratif chez Boeing, à Seattle, en 2006, le jeune homme de Montréal-Nord a travaillé fort à la réalisation de son prototype.
Faut dire que l’automobile, c’est une affaire de famille chez les Daigneault. Papa et les quatre oncles possèdent une entreprise de recyclage de pièces automobiles, plus communément appelée «cour à scrap». Alors, mettre les mains dans le cambouis, c’est comme entrer en religion pour les membres de cette famille.
«Ma mère a un bac en biologie végétale et elle a vraiment le pouce vert, alors je dis souvent que je suis la synthèse parfaite de mes deux parents», plaisante le jeune homme.
Circuler en silence
Après un an de travail avec l’aide de son père, puis d’un mécanicien féru d’automobiles, le prototype est prêt. Sillonner les rues de Montréal dans la Mazda électrique de Loïc, sans bruit sauf celui des roues sur le bitume, est une réelle expérience.
«Hier, j’ai dû m’arrêter au milieu de la chaussée parce que le pigeon qui traversait ne m’avait pas entendu», rigole-t-il avant d’être interrompu par le thème de Mission : impossible qui retentit au fond de sa poche.
Encore un client qui est allé sur le site internet et qui veut essayer la voiture. «Je ne fais pas de marketing et pourtant je reçois trois appels par jour; le marché doit être mûr», s’enthousiasme Loïc Daigneault. Mis à part quelques détails,
il est prêt à lancer ses véhicules sur le marché.
Quelques détails à régler
Sa Mazda dispose de 100 km d’autonomie et peut atteindre les 120 km/h; le rechargement des 24 batteries au plomb prend entre cinq et dix heures.
Loïc Daigneault n’a plus que quelques détails à boucler avant de se lancer en affaires. «Il ne me manque que le permis de commerçant de voitures usagées de la SAAQ pour débuter», conclut-il.