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Gilles Vaillancourt libéré sous conditions

L’ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt, l’ex-directeur général de Ville, Claude Asselin, et l’ex-directeur du service d’ingénierie, Claude Deguise, ont plaidé non coupables jeudi, à des chefs d’accusation, de fraude, complot et gangstérisme, soit de commettre «une infraction au profit ou en association d’une organisation criminelle».

L’ex-maire est aussi accusé d’un second chef de gangstérisme, ce qui laisse croire qu’il aurait été à la tête d’une organisation  qui aurait œuvré entre 1996 et 2010.

Contre sa libération, Gilles Vaillancourt s’est aussi engagé à verser une caution de 150 000 $, Claude Asselin de 100 000 $ et Claude Deguise de 75 000 $.

«Je vais utiliser mes énergies à prouver mon innocence. Je vous demande de respecter ma vie privée», a déclaré M. Vaillancourt à la sortie du palais de justice de Laval. Il n’a pas répondu aux questions des journalistes.

Les trois individus qui ont remis leur passeport à la cour ne pourront communiquer avec les co-accusés et les témoins, dont Gaëtan Turbide, le directeur général de Laval et Jean Robert, directeur général adjoint. Ces derniers devraient témoigner devant la commission Charbonneau la semaine prochaine.

Ils ont été arrêtés dans la plus importante rafle de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans le cadre de l’opération «Honorer». Hommes politiques, ingénieurs, hauts fonctionnaires, notaires, entrepreneurs : 34 autres personnes, dont l’entrepreneur Tony Accurso, l’ex-vice-président de Dessau, Rosaire Sauriol, Françcois Perrault et Yanick Bouchard de Génivar faisaient partie d’«un système de collusion et de corruption», a indiqué Robert Lafrenière de l’UPAC.

Les 37 accusés comparaitront le 10 juillet prochain.

Au total, ce sont 120 policiers qui ont effectué 70 perquisitions, rencontré 150 témoins et saisi 495 000$ au cours de l’enquête, qui a duré trois ans. L’UPAC a indiqué que d’autres arrestations pourraient être faites.

Réactions 
Le successeur de M. Vaillancourt, Alexandre Duplessis, a indiqué qu’il n’était pas au courant des allégations à l’égard de l’ex-maire, qui était son mentor. Il a du même souffle réaffirmé son intention de se présenter aux prochaines élections.

«C’est un changement d’administration et de génération, a-t-il dit en marge du congrès de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Nous avons mis en place un système d’amélioration et de contrôle.»

Selon le fondateur du parti Mouvement lavallois, David De Cotis, il est peu probable que M. Duplessis n’ait été au courant de rien.

«Je ne peux pas croire qu’il n’a rien vu, a-t-il lancé. Ce n’est pas une réponse responsable. Il a été élu pour servir les Lavallois, pas pour être servi.»

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«On doit construire un système de transparence et d’imputabilité pour développer le lien de confiance entre les citoyens et la classe politique: il en va de nos institutions, de la démocratie et de notre société», a pour sa part déclaré le président de l’UMQ, Éric Forest.

À Québec, la classe politique n’a pas voulu commenter personnellement les arrestations.

«Je n’ai pas l’intention de faire des remarques sur ce qui s’est passé dans le cas des arrestations de personnes bien connues par l’UPAC,  a déclaré la première ministre Pauline Marois. La justice doit suivre son cours. Je suis persuadée que ce que nous souhaitions est en train de se passer.»

«Les actions de l’UPAC expliquent clairement pourquoi il était important d’avoir l’Unité permanente anticorruption avant la commission Charbonneau, a ajouté le porte-parole de l’opposition en matière de Sécurité publique, Robert Poéti. Nous sommes très satisfaits.»

Cette déclaration a indigné le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.

«C’était gênant ce matin d’entendre les députés libéraux s’approprier le mérite de cette frappe policière. Les arrestations sont plutôt la démonstration que les libéraux ont berné la population pendant 948 jours et ont utilisé de faux prétextes pour ne pas déclencher de commission d’enquête», a-t-il déclaré.

«Il n’est pas trop tôt, s’est quant à elle indigné la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David. M. Vaillancourt a trop longtemps pu manœuvrer en toute impunité grâce à la complaisance des gouvernements à Québec, qu’ils soient péquistes ou libéraux. Souhaitons que cette opération policière envoie un avertissement clair aux corrupteurs et à leurs complices: au Québec le temps de l’impunité est terminé.»

Les personnes arrêtées
Gilles Vaillancourt, Claude Asselin, Claude Deguise, Robert Talbot, Pierre L. Lambert, Jean Bertrand, Jean Gauthier, Guy Vaillancourt, Serge Duplessis, Laval Gagnon, Yanick Bouchard, François Perreault, Alain Filiatreault, Jocelyn Dufresne, Valmont Nadon, Antonio Accurso, Joseph Molluso, Ronnie Mergl, Anthony Mergl, Marc Lefrançois, Giuliano Giuliani, Patrick Lavallée, Louis Farley, Guy Jobin, Robert Cloutier, Mike Mergl, Guy Desjardins, Claude Desjardins, Lyan Lavallée, Mario Desrochers, Luc Lemay, Léonardo Moscato, Carl Ladouceur, Normand Bédard, Yves Théberge, Rosaire Sauriol et Daniel Lavallée.

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