L’administration Plante a dû revoir son budget à la hausse moyennant une augmentation de 28,5M$ supplémentaire pour rentrer dans ses échéanciers et pouvoir ouvrir les portes de l’Hôtel de Ville de Montréal au public d’ici fin 2023. Le coût total des travaux s’élève désormais à 211M$.
De cette facture, 196,5M$ sont alloués à la rénovation patrimoniale et 14,5M$ sont réservés à l’ajout d’ameublement et de technologies de l’information. Le coût des travaux a augmenté au fur et à mesure du chantier. En 2018, il s’élevait à 116M$.
Cette augmentation se justifie par la prolongation des contrats des employés du chantier jusqu’à fin 2023 et une hausse des coûts des travaux.
«Nous avons fait un budget modifié pour terminer les travaux […] c’est pour se donner la marge nécessaire pour terminer tout ce qu’il y a faire durant la prochaine année, explique la membre du comité exécutif responsable de l’Hôtel de Ville, Émilie Thuillier. Le gros a été fait, mais on est vraiment pour 2023 dans la restauration patrimoniale pour terminer les travaux cette année et y revenir».
Le chef de l’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville, Aref Salem a rapidement réagi à cette hausse du budget.
«Lors de la présentation du dernier budget de la Ville, l’administration Plante a menti aux Montréalais-es en leur assurant qu’il n’y aurait pas de nouveaux dépassements de coûts, déclare Aref Salem. Ce projet est un exemple flagrant de la mauvaise gestion de l’administration qui dépense l’argent des contribuables comme s’il n’y avait pas de lendemain».
Selon le cabinet de la mairesse, les coûts se situent dans les normes au Québec. Les coûts des rénovations de l’édifice Gérard-D.-Levesque à Québec s’élèvent à 1 691$ au pied carré contre 1 300$ pour l’Hôtel de Ville de Montréal.
Un «des plus vastes» chantiers de restauration
Selon l’architecte associé de la firme Beaupré Michaud et Associés, Menaud Lapointe ce projet représente un des «plus vastes» chantiers de restauration patrimoniale au Québec. La grande quantité d’amiante présente dans le bâtiment d’origine a ajouté un niveau de complexité au déroulement des travaux.
Alors que la majorité des éléments du bâtiment originel tels que les lustres, les moulures et les sols en marbres ont été préservés, c’est un Hôtel de Ville plus lumineux avec de plus grands espaces qui verra le jour. L’objectif : enlever la barrière entre le public et les fonctionnaires.
La salle du conseil n’y échappera pas. Les travaux ont permis de la décloisonner permettant au public de circuler tout autour. Toujours dans l’optique d’augmenter les espaces publics et l’accueil du citoyen, un café public se retrouvera au rez-de-chaussée ainsi qu’une salle polyvalente.
Un bâtiment «exemplaire» énergétiquement
C’est un bâtiment censé être au-delà des normes de références en termes de performance d’efficacité énergétique qui devrait voir le jour.«On est comparable aux meilleurs bâtiments contemporains en matière d’efficacité énergétique», explique Menaud Lapointe.
Alors que l’ancien bâtiment était chauffé avec des radiateurs déficients et au gaz naturel, tout le chauffage sera désormais électrique avec en valorisation la recirculation énergétique.
Pour se faire, un système de ventilation permettra de redistribuer la chaleur de certaines pièces vers d’autres. Un système de thermopompe a aussi été installé sur le toit de l’immeuble et qui pourra fonctionner tout long de l’année.
L’étanchéité de l’enveloppe extérieure a aussi été soigneusement étudiée pour assurer une préservation de la chaleur et une isolation optimale impliquant la restauration de 169 fenêtres.