Avant de laisser la place à l’ex-maire Gérald Trebmaly à la barre des témoins de la Commission Charbonneau, Frank Zampino a raconté avoir été courtisé par plusieurs firmes de génie lorsqu’il a annoncé sa démission à titre de président du comité exécutif de Montréal.
Paolo Catania, de Construction Frank Catania, Rosaire Sauriol, de Dessau, Pierre Lavallée, de BPR, ainsi qu’un ingénieur de Cima+ ont approché l’ex-bras droit du maire, mais il ne faut toutefois pas y voir un retour d’ascenseur pour son travail à la Ville de Montréal, a clamé M. Zampino.
«Je suis outré et indigné, s’est-il insurgé. Ils ont tenté, par des ouï-dire, de m’impliquer. Comment, quelques jours après ma démission, ces ingénieurs [qui m’ont incriminé lors de leur témoignage] peuvent-ils venir me voir pour m’engager, moi, la personne corrompue impliquée dans le stratagème?»
C’est finalement auprès de son bon ami, Rosaire Sauriol de Dessau, qu’il arrêtera son choix, six mois après sa démission. Il devra toutefois démissionner après la «crise médiatique» provoquée lorsque ses voyages sur le bateau de Tony Accurso ont été rendus publics.
Pressenti à la mairie?
M. Zampino a aussi affirmé que Bernard Trépanier, Rosaire Sauriol et Jean Battah (un ami de longue date) ont «essayé de [l]’inciter ou de [l]’encourager à une éventuelle candidature à la mairie», lors d’une rencontre en 2007. «Ma réflexion était amorcée en 2007. J’ai fait de la politique municipale pendant 22 ans. J’avais fait le tour du jardin», a-t-il dit, expliquant qu’il n’avait aucunement envie de briguer la mairie.
Il a d’ailleurs indiqué que son ami Rosaire Sauriol «pensait qu’[il] devrait au moins terminer [son] mandat.»
«Est-ce que M. Sauriol a dit que si vous quittiez [votre poste] cela mettait fin au système [de collusion] ?», lui a demandé le commissaire Renaud Lachance.
«Ben non», a rétorqué le témoin.
Son témoignage s’est terminé mercredi après-midi en ordonnance de non-publication, puisqu’il a été question du scandale du Faubourg Contrecoeur.
L’ex-maire Gérald Tremblay sera entendu dès jeudi matin.
Nier, nier et nier
Frank Zampino a terminé son témoignage en martelant qu’il n’avait jamais pris part à un système de partage de contrats à la Ville de Montréal.
L’avocat de l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec, Denis Houle, a confronté le témoignage de M. Zampino à ceux des nombreux ingénieurs qui ont fait état d’un tel système.
Toutes ces allégations ne représentaient que des ouï-dire et des perceptions. Jamais, un ingénieur ne l’a directement incriminé, a-t-il répété.
Il s’est insurgé lorsque Me Houle l’a questionné à propos de sa cuisine qui aurait été rénovée aux frais de Paolo Catania, selon le témoignage d’Élio Pagliarulo.
«Je suis complètement outré. Qu’un homme qui a baigné dans le prêt usuraire puisse dire que j’ai eu une cuisine d’une valeur de 250 000$ sans que cette déclaration ne soit corroborée…. c’est indéfendable. Jamais, jamais, jamais, Catania a payé une cenne pour ma cuisine.»