Comment a-t-il pu faire -11 °C en novembre?

En début de semaine, les Montréalais ont subi un choc lorsqu’ils ont mis les pieds à l’extérieur. Il fallait enfiler des vêtements plus chauds, comme il est si fréquent au mois de janvier. Le thermomètre indiquait -11 °C, mais c’était loin d’être un record.
«Il est certain que la température de la fin de semaine dernière sortait de l’ordinaire. Lundi matin, il faisait -18 °C à Québec et -15 °C à Ottawa. Normalement, en novembre, nous enregistrons des -3 °C ou -4 °C, et c’est d’ailleurs ce que nous allons obtenir au cours des prochains jours», indique le météorologue de Météo Média Réjean Ouimet.
La sensation de froid semblait plus intense que normalement, car nous avions enregistré la semaine précédente des températures records de 25,3 °C, explique M. Ouimet.
Le contraste en l’espace de quelques jours est énorme: une variation de plus de 35 °C en novembre, là c’est certain que l’on voit ça rarement.
Réjean Ouimet, météorologue
Pour les amateurs de statistiques, il faudra noter que l’on avait enregistré des températures de -15 °C à -18 °C pendant trois jours consécutifs en novembre 2018.
Questionné pour savoir si une température aussi froide au mois de novembre pouvait avoir un lien avec les changements climatiques, Réjean Ouimet affirme que c’est très peu probable. «Il y a eu des épisodes de froid en novembre par le passé, mais ce n’est pas fréquent. Lorsque l’on parle de changements climatiques, il faut nécessairement noter la récurrence des années», poursuit Réjean Ouimet.
Les températures froides sont moins fréquentes qu’auparavant, à l’exception de l’hiver 2022, «où nous avons connu un hiver comme dans l’ancien temps avec un bon nombre de -20 °C», explique M. Ouimet. Montréal n’a pas connu de températures de -30 °C depuis plus de 17 ans, alors que les températures de +30 °C sont devenues très fréquentes.
Bref, pour le vétéran météorologue de Météo Média, on peut parler de réchauffement climatique en observant la récurrence des températures chaudes plutôt que froides. L’ex-président des Météorologistes du Québec rappelle que le réchauffement climatique «n’est pas un long fleuve tranquille vers le haut», mais «une montée en dents de scie avec de plus en plus d’écarts et d’extrêmes inhabituels».