Les activités de Ray-Mont Logistiques approuvées malgré l’opposition
L’entreprise Ray-Mont Logistiques annonçait lundi la reprise de ses activités dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le 4 novembre, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs donnait son autorisation au projet de transbordement de conteneurs de l’entreprise, qui suscite pourtant une vive opposition.
Les citoyens du quartier souhaitaient plutôt qu’un «Parc-Nature» soit installé sur ce secteur. Différents groupes militants se sont opposés au projet de Ray-Mont Logistiques au court des derniers mois. L’organisme Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM a organisé différentes mobilisations contre le projet, qui viendrait «menacer» le terrain vague, cher aux résidents du quartier, peut-on lire sur le site internet de Résister et fleurir.
La porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature, Cassandre Charbonneau-Jobin, qualifie de «honteux» que le gouvernement autorise «un tel projet sans tenir ni études d’impact sur la santé ni études environnementales au préalable».
«Le profit d’une entreprise privée vaut plus que la santé des petites gens de l’est de Montréal», déplore celle qui assure également que l’organisme qu’elle représente allait «continuer à se battre pour la santé [des citoyens et citoyennes] et la préservation [des] espaces naturels».
«Au moins, la mobilisation fonctionne», indique Alexandre Leduc, député Solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, puisque «le promoteur a reculé sur plusieurs aspects de son projet initial». Il salue l’action citoyenne «soutenue et structurée» derrière ces mobilisations , affirme qu’il s’assoira «rapidement» avec les groupes citoyens concernés pour «réfléchir aux prochaines étapes à mettre en place».
Au Parti Québécois, on dénonce par communiqué de presse que «le projet soit enfoncé dans la gorge des résidents de l’Est». Le chef du parti, également député de la circonscription de Camille-Laurin, Paul Saint-Pierre-Plamondon, souligne que le ministère a refusé de lancer un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et ce, «sans considération pour l’acceptabilité sociale du projet».
Encore une fois, l’Est de Montréal écope. Pire encore, le projet actuel, qui permet l’entreposage de 5000 conteneurs, ne concerne que 10% du terrain. Le promoteur compte augmenter ses activités dans des phases 2 et 3, mais ses intentions ne sont pas rendues publiques, aucune étude sur les conséquences de l’ensemble du projet n’a été réalisée et les citoyens, jamais consultés.
Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin.
Même son de cloche du côté de Québec Solidaire. Alexandre Leduc affirme que «malheureusement, personne n’est vraiment surpris». Il déplore lui aussi que la Coalition Avenir Québec n’ait pas utilisé son pouvoir discrétionnaire pour démarrer un BAPE sur le projet.
«Le déménagement de l’ensemble des opérations montréalaises sur ce site génèrera des gains environnementaux importants pour la métropole et l’ensemble du Québec», affirme quant à elle l’entreprise par communiqué de presse. Une étude d’impact sonore, réalisée par Ray-Mont Logistiques puis transmise au ministère de l’Environnement, aurait confirmé que les travaux respecterait les normes de la règlementation municipale.
Le président-directeur général de Ray-Mont Logistiques assure, toujours par voie de communiqué de presse, que l’entreprise à fait «preuve de rigueur» pour que les activités de l’entreprise respectent les «normes strictes» du ministère de la Lutte au changement climatique et de la Ville de Montréal.
Des «données fournies par l’entreprise» auront permis aux «experts du ministère de réaliser une analyse rigoureuse» des enjeux environnementaux, affirmait l’entreprise par communiqué de presse lundi. Cette analyse serait «basée sur des modélisations et des captations de données sonores réelles par une firme spécialisée en acoustique».
Au moment d’écrire ces lignes, le Parti libéral du Québec n’avait toujours pas répondu à Métro.