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Comment rendre Montréal moins sale

plastique à usage unique sur le bord de la rue
«Le meilleur déchet est celui qui n'existe pas», explique Clélia Sève, coordonnatrice de la Maison de l'environnement de Verdun. Photo: Josie Desmarais/Métro

Poubelles débordantes, chantiers à ciel ouvert, graffitis… Montréal fait souvent face à des problèmes d’insalubrité. Ces derniers sont soulignés dans une étude commandée par la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville. Le document propose de s’inspirer des meilleures pratiques mises en place dans d’autres grandes villes du monde pour rendre notre ville plus propre.

Sur le plan de la collecte des déchets, Montréal pourrait être bien plus efficace. La stratégie actuelle consiste, dans la totalité des arrondissements, à ramasser séparément les ordures ménagères et les déchets recyclables. Mais ces services étant effectués en plein jour, les sacs de détritus restent ainsi sur les trottoirs pendant plusieurs heures.

L’étude observe une différence entre Montréal et les autres métropoles autour du monde. «Les grandes opérations liées à la propreté – collecte des ordures, nettoyage de la chaussée, ramassage de la neige – se font la nuit, lorsque les rues sont presque désertes», indiquent les auteurs du document.

Au centre-ville, on favorise une collecte en dehors des heures de pointe, en particulier la nuit ou au petit matin. Plusieurs villes arriment d’ailleurs leur réglementation sur le stationnement en conséquence.

Extrait de l’étude

À Fukuoka, au Japon, la collecte de nuit a permis de réduire le trafic automobile en journée, et de limiter l’attrait des résidus pour les animaux.

Des poubelles qui débordent

Une meilleure collecte des déchets signifierait donc moins de rats dans les rues de Montréal, alors que ces derniers proliféreraient, selon des exterminateurs interrogés par nos confrères du Journal de Montréal.

«La multiplication des chantiers laisse des égouts à ciel ouvert à Montréal et attire les rats, comme les poubelles qui débordent», a notamment réagi la conseillère d’opposition Chantal Rossi, élue d’Ensemble Montréal, lors du dernier conseil municipal. En cause, l’interdiction réglementaire de certains produits existant dans les poisons utilisés contre les rongeurs.

Des solutions existent! L’une d’entre elles pourrait passer par la multiplication des poubelles pour mieux mailler le territoire, ou par l’enfouissement de celles-ci. En effet, Amsterdam (Pays-Bas) et Toulouse (France) ont adopté les poubelles semi-souterraines, ce qui leur a permis de diminuer la fréquence de passage des camions de collecte, mais aussi de réduire l’impact visuel et sanitaire des boîtes à ordures.

L’opposition, par la voix du conseiller Julien Hénault-Ratelle, a également réagi à l’étude de la SDC Montréal centre-ville. «La Ville entretient mal ses chaussées et ses arbres, alors que ses poubelles débordent régulièrement. Ceci découle de l’attitude laxiste de la part de l’administration face aux graffitis sur les façades privées. Le portrait n’est pas reluisant», a-t-il fait tomber.

La propreté, responsabilité de tous

Pour réduire l’impact visuel des chantiers, des bâches d’échafaudage, publicitaires par exemple, pourraient être mises en place afin d’embellir les lieux. Conséquence? «Préservation de la qualité du cadre urbain», tout en générant «des revenus pour bonifier les services publics», souligne le document de 92 pages.

L’état des trottoirs n’est pas que l’affaire des pouvoirs publics: c’est aussi la responsabilité des citoyens. Là aussi, on remarque un laxisme de certains propriétaires d’immeubles, de commerces, ou des résidents eux-mêmes, qui ne participent pas forcément à l’entretien des rues.

Certaines juridictions municipales ont d’ailleurs intégré cette responsabilité dans leur règlement, comme la ville de New York. Son code administratif stipule que «les propriétaires d’immeubles sont responsables de l’état du trottoir devant leur commerce ou propriété»… et prévoit une amende pour ceux qui ne participeraient pas au déneigement, déglaçage, ou au nettoyage des trottoirs.

Chaque année, des volontaires répondent à l’appel des arrondissements montréalais et se joignent à leurs brigades propreté, rendant ainsi la ville un peu plus attrayante.

Selon Tourisme Montréal, 59% des visiteurs considèrent que la ville est propre. Un score qui pourrait être plus élevé si on s’inspirait d’autres métropoles, conclut l’étude de la SDC Montréal centre-ville.

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