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Bernard Trépanier, suite et fin

Le témoignage confus parsemé de contradictions de l’ex-directeur du financement du parti Union Montréal, Bernard Trépanier, recommence lundi, après deux semaines de pause à la Commission Charbonneau. Celui surnommé «Monsieur 3%» en raison de la ristourne que lui payaient les firmes de génie sur la valeur de contrats avait admis partager les contrats avec les «amis du parti», mais il a nié avoir touché des pots-de-vin.

Protégé son «chum»
L’homme de 74 ans considère Frank Zampino comme son grand ami : les deux hommes ont discuté 1 808 fois au téléphone entre janvier 2005 et janvier 2011 surtout lors des comités de sélection des appels d’offres, même après le départ de M. Zampino. Le témoin a aussi tenté de protéger son ami «Frank», jurant qu’il ne touchait pas au financement et qu’il ignorait l’existence d’un système de partage des contrats à Montréal. «Il m’a toujours dit: « Tu as voulu t’occuper du financement, tu t’arranges. Je ne veux pas savoir ».»

Rémunéré pour des services
«L’ouvreur de portes» à l’épais carnet de contacts a monnayé son réseau à des firmes de génie, même lorsqu’il était employé d’Union Montréal et touchait 82 000 $ par année de 2004 à 2006. De 2002 à 2010, M. Trépanier a reçu plus de 900 000$ de Dessau pour faire du démarchage auprès des municipalités, selon un contrat. Le témoin prétend plutôt avoir permis à Dessau d’obtenir des contrats auprès d’Aéroports de Montréal (ADM). Il a aussi reçu 75 000$ de Nepcon, 12 000 $ de Louisbourg, 35 000 $ d’Inspec-Sol et 45 000$ de la firme SM.

Partage des contrats
Bernard Trépanier a admis à demi-mot qu’il y avait un système de partage des contrats entre les «amis du parti». «Si [les entreprises] avaient des contrats à Montréal, on leur envoyait des billets [de financement]. C’était la formule quand je suis arrivé à Union Montréal et j’ai continué ce qui existait.» Pour piloter ce système, il utilisait son «ami» Robert Marcil. Celui qui était directeur des travaux à la Ville de Montréal l’informait des travaux à venir ou des firmes qui remportaient les soumissions.

Faubourg Contrecoeur
Il sera question du scandale du Faubroug Contrecoeur. M. Trépanier, Frank Zampino et six autres personnes font face notamment à des accusations de fraude, d’abus de confiance et de complot. Ils auraient magouillé pour vendre au rabais un terrain de 38 hectares de l’est de Montréal, à la compagnie Construction Frank Catania pour qu’elle y construise 1 800 logements. La Société d’habitation et de développement de Montréal l’avait vendu en 2007 pour la somme de 4,4 M$ alors qu’il valait 19 M$. Cette portion du témoignage risque d’être frappée d’une ordonnance de non-publication.

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