Transport scolaire: toujours pas d’entente dans l’Est de Montréal
Ne s’étant toujours pas entendu avec ses transporteurs, le Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île invite les parents à prévoir des solutions de rechange pour reconduire leur enfant à l’école, à l’approche de la rentrée du 26 août.
La totalité des ententes entre les centres de services scolaires et les transporteurs scolaires du Québec sont venues à échéance le 30 juin dernier. Les négociations entre le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) ont piétiné jusqu’à la signature d’une entente de principe le 19 août, entente qui n’a toujours pas été entérinée par les membres de la Fédération, dont ceux œuvrant dans l’Est de Montréal.
Le CSSPI est donc toujours sans contrat pour le transport de ses quelque 44 000 élèves. Il soutient «travailler sans relâche pour en arriver à un règlement le plus vite possible».
Une entente confidentielle et contestée
«Les paramètres [de l’entente] ont été transmis aux centres de services scolaires et c’était à celles-ci de rencontrer individuellement les transporteurs, et ces derniers ne sont pas d’accord avec les conditions», explique Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), précisant du même souffle que l’entente de principe est confidentielle.
Au moment d’écrire ces lignes, les transporteurs scolaires de l’est de Montréal n’avaient pas répondu aux sollicitations d’entrevue de Métro. De son côté, le CSSPI a décliné notre demande d’entrevue en raison des préparatifs de la rentrée.
Même s’il est compliqué de connaître les raisons exactes du refus des d’entériner l’entente de principe, Mme Dubé avance que «le cadre financier n’était pas plus grand qu’avant et était nettement insuffisant».
Pas un conflit social
Josée Dubé tient par ailleurs à «mettre les choses au clair». Alors que de l’information a circulé à l’effet que «les chauffeurs de bus allaient partir en grève et que c’étaient eux qui avaient refusé l’entente.», la présidente rappelle que les négociations se font entre les transporteurs et les centres de services scolaires et que les syndicats n’y participent pas.
«Nous, on est à la solde de nos employeurs. S’ils ont un contrat, on va aller au travail, sinon, on ne va pas sortir. Si on n’y va pas, on ne sera pas payés», précise Josée Dubé.
Ajoutons que les transporteurs devront eux-mêmes négocier les conventions collectives des conducteurs d’autobus et de berlines scolaires d’ici quelques mois. Dans le cas de Mme Dubé, sa convention collective sera échue en juin 2023.
«Au moment de négocier avec nos employeurs, si les conditions salariales ne se sont pas améliorées de façon substantielle grâce aux négociations menées présentement par les transporteurs, eh bien, ce sera à notre tour», affirme la présidente du Secteur du transport scolaire de la FEESP-CSN.
«On pourrait faire des bris de service, voire partir en grève, car il faut vraiment que le salaire des conducteurs d’autobus et de berlines scolaires soit valorisé et que le métier soit reconnu», ajoute-t-elle. Une entente à rabais entre le CSSPI et les transporteurs pourrait donc régler la question maintenant, mais entraîner des bris de service plus tard dans l’année scolaire.
Josée Dubé affirme que le salaire moyen d’un conducteur d’autobus scolaires est de 15$ de l’heure pour un travail de 30 à 35 heures par semaine. Elle rappelle que c’est un métier pour lequel il s’agit de conduire un véhicule lourd avec des enfants et non des boîtes de carton». Elle évoque des salaires plus intéressants dans les transports collectifs – en 2020, la Société de transport de Montréal proposait un salaire de 25$ de l’heure pour un poste de conducteur de bus.