Un des enjeux centraux de la dernière campagne électorale municipale, soit l’augmentation du nombre de policiers dans les rues de Montréal, fait toujours réagir. L’administration Plante dit avoir ajouté 229 policiers, alors que la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) dit qu’il y en a plutôt 72 de moins qu’en novembre dernier.
Le syndicat demande à Projet Montréal d’embaucher davantage d’effectifs pour augmenter le nombre de policiers et de policières à Montréal. «Les annonces concernant la création de nouvelles unités se sont soldées en déplacements de policiers, très souvent en provenance des PDQ [postes de quartier], jetant une pression intenable sur la gendarmerie, pourtant essentielle à une visibilité policière dissuasive et au sentiment de sécurité de la population, en chute libre», dénonce le président de la FPPM, Yves Francoeur, dans une lettre adressée à la mairesse Valérie Plante.
Les départs de policiers sont «alimentés par le manque de soutien concret» de l’administration Plante, soutient M. Francoeur. Lors des huit premiers mois de 2022, 40 policiers auraient démissionné. «Il est temps de prendre la réelle température de l’eau, d’énergiquement redresser la barre et de financer les effectifs», demande la FPPM.
Près de l’objectif
Lors de la campagne électorale, l’équipe de Valérie Plante promettait l’embauche de 250 policiers d’ici la fin de 2022. Selon la mairesse, 229 agents auraient été embauchés depuis le début de l’année. «Je m’explique mal les chiffres utilisés», a réagi Valérie Plante lors du conseil municipal.
À Montréal, 92% des crimes sont résolus. Une proportion qui se limite à 63% à Toronto, rappelle Mme Plante. «Pas plus tard qu’en juin, la cheffe de la police par intérim a dit en chambre que le SPVM avait les effectifs nécessaires», s’est-elle défendue.
Le parti d’opposition Ensemble Montréal a réagi «avec consternation» aux chiffres de la FPPM. «Le sentiment de sécurité des citoyens ne peut pas se faire en costume-cravate, mais avec des policiers sur le terrain», a commenté le chef du parti, Aref Salem. «Il n’y a pas une semaine récemment où il n’y a pas de morts ou de blessés à Montréal.»
Selon le parti, il manque 12 policiers au poste de quartier 7, dans Saint-Laurent.