Le vent semble être dans le bon sens pour le retour des travailleurs au centre-ville de Montréal, selon un sondage réalisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Parallèlement, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) déplore tout de même la lenteur de ce retour.
Le coup de sonde de la CCMM montre que 68% des travailleurs seraient revenus en présentiel dans leur bureau du centre-ville. Parmi les travailleurs de retour au bureau, 42% le sont à temps partiel et près d’un quart le sont à temps plein. Le sondage révèle aussi qu’un tiers d’entre eux envisagent un retour au bureau à raison de cinq jours par semaine.
«Notre sondage présente des données encourageantes sur le retour au bureau des travailleurs», affirme le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, dans un communiqué diffusé vendredi. «Avec 68% de répondants qui déclarent être revenus au bureau au moins un jour par semaine, le rythme est supérieur à ce que nous anticipions en janvier.»
Ce retour des travailleurs est donc un signe encourageant pour la relance économique du centre-ville. La désertion des travailleurs à la suite du déploiement du télétravail a eu un lourd impact sur le centre-ville.
Pour ce qui est des dépenses de ces travailleurs, la pandémie ne semble pas avoir eu une incidence majeure. Le total des dépenses hebdomadaires pour un travailleur du centre-ville est passé de 111 $ avant la pandémie à 106 $.
Le verre à moitié plein ou à moitié vide?
Malgré le ton encourageant de la CCMM, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) déplore, elle, la lenteur du retour des travailleurs dans les centres-villes canadiens. Ce retour tardif affecterait les revenus de près d’un quart des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes, selon la FCEI.
«En raison de la pandémie, les gouvernements et de nombreuses entreprises adoptent présentement un modèle de travail hybride. […] Cela fait que les travailleurs sont peu nombreux dans les centres-villes», a déclaré le vice-président des affaires nationales à la FCEI, Jasmin Guénette. «Cette situation a un impact majeur pour les nombreuses PME qui dépendent des travailleurs et de l’achalandage des centres-villes.»
Selon la FCEI, la lenteur du retour des travailleurs au centre-ville affecte les profits de 27% des commerces montréalais. D’autres villes s’en sortent encore moins bien. À Québec, 34% des commerces seraient touchés.
Ces difficultés financières risquent aussi de s’accroître alors que de nombreuses aides financières du gouvernement fédéral prendront fin dès demain.
La fin des programmes d’aide et les revenus qui demeurent bas pourraient pousser un grand nombre de PME qui luttent pour leur survie à réduire leurs activités.
Jasmin Guénette
Trois propriétaires d’entreprise sur cinq aimeraient donc voir plus d’action du gouvernement pour stimuler le retour des employés.