Ils étaient plusieurs centaines à manifester aujourd’hui devant l’hôtel de ville de Montréal pour le climat. Trois ans après la marche historique pour le climat, les Montréalais.es ont réitéré leur engagement en faveur de l’environnement.
Toutes les générations étaient réunies cet après-midi. Des retraité.e.s aux adolescent.e.s en passant par des mères inquiètes pour l’avenir de leurs enfants, tous et toutes se sont rassemblés pour faire passer un message aux gouvernements.
«Je suis grand-mère de deux petits-enfants et j’ai peur pour leur futur, j’espère que quand ils grandiront, ils seront avec moi pour manifester, car on n’a pas fini», explique Marie-Claire Mayeres à l’aube de ses 74 ans. «On a aussi des victoires comme la loi 21 qui empêche tout forage sur [le territoire du Québec].»
L’écoanxiété sur toutes les lèvres
Parmi la foule réunie à Montréal, bon nombre de manifestants ont fait part de leur écoanxiété liée au climat.
«J’ai vraiment peur pour l’avenir pour tout ce qui va se passer. On n’a plus que trois ans pour régler le problème climatique», explique Liv Jolly, 14 ans.
Je suis très anxieuse, car si la planète meurt, nous aussi on va mourir.
Maïna Daigneault, 15 ans
Bien au-delà de la Ville de Montréal, ce sont les gouvernements provincial et fédéral que la foule souhaite interpeller. Cette manifestation arrive en effet quelques semaines après que le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, eut approuvé le projet d’extraction pétrolière Bay du Nord, au large de Terre-Neuve.
Marie Motte et Sylvie Cantin font partie du mouvement Les mères au front pour l’avenir de nos enfants. Toutes les deux sont venues de la Rive-Sud pour manifester pour l’avenir de leurs enfants.
«Qu’est-ce qu’on veut laisser à nos enfants? Quelle sorte de planète on va leur laisser? On veut sonner l’alarme auprès des politiciens, car il faut agir», affirme Mme Cantin.
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, était présente lors de la marche pour le climat. Elle n’a pas hésité à dénoncer les choix des gouvernements provincial et fédéral pour l’environnement.
«Les gens sont là et vont continuer d’être là pour repartir cette machine de mobilisation. S’ils attendent seulement les actions des gouvernements en place, ce que ça donne, c’est le gouvernement du Québec qui va construire un troisième lien, le gouvernement canadien qui donne son OK pour de la production pétrolière dans la baie du Nord», dit-elle.
«[Pour les élections provinciales], j’invite la population à se souvenir qu’il y a des gestes qui ont manqué de courage du côté de la CAQ», ajoute-t-elle.
Un rapport du GIEC qui laisse peu de temps pour agir
Les manifestants ont bien saisi le message qu’a fait passer le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Dans son rapport, le GIEC réclame une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre (GES) au cours des trois prochaines années. Il souligne aussi la nécessité d’atteindre la carboneutralité dans les prochaines décennies.
Or, selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA), les GES dus à la consommation d’énergie auraient augmenté de 1,2 milliard de tonnes en 2021. La diminution des GES créée par la pandémie en 2020 serait ainsi presque entièrement effacée.
Une part de 30% de l’augmentation des émissions notée en 2021 serait due à l’utilisation croissante du charbon comme source d’énergie et à la demande accrue d’énergie à l’échelle mondiale.