L’agent officiel du parti Union Montréal, Marc Deschamps, a été incapable d’expliquer les motifs du congédiement de Bernard Trépanier, réclamé par le maire Gérald Tremblay, lors de son témoignage devant la commission Charbonneau, lundi.
Le procureur de la commission, Paul Crépeau, lui a suggéré que c’était probablement parce que M. Trépanier avait tenté d’extorquer 1 M$ au développeur immobilier Smart Center.
«Je n’ai pas entendu ça », a déclaré M. Deschamps, indiquant qu’il n’avait pas cherché à connaître les raisons du renvoi de Bernard Trépanier.
Malgré son renvoi en 2006, M. Trépanier était présent dans plusieurs cocktails de financement et il avait des certificats de solliciteur en bonne et due forme qui lui ont permis d’amasser des dons jusqu’en 2009. C’est M. Deschamps qui autorisait ces documents.
«Bernard Trépanier était parti, mais c’était comme s’il n’était jamais vraiment parti», l’a questionné la juge France Charbonneau. «Oui», a admis laconiquement le témoin qui ne voyait pas à l’époque de contradiction dans le fait de congédier M. Trépanier en 2006 et de continuer de le désigner comme contributeur.
«Est-ce qu’on cherchait à sauver les apparences (en le renvoyant)?», a poursuivi Mme Charbonneau. «Je lirais les événements comme ça», a répondu M. Deschamps.
M. Trépanier a conservé pendant quatre mois son salaire annuel de 82 000$ après son départ en plus d’obtenir une indemnité de départ de 25 000$.
«Vous trouvez ça logique, honnête», lui a lancé la commissaire Charbonneau. «Je ne trouve pas ça malhonnête», a répondu le témoin.
La rencontre n’a jamais eu lieu
Marc Deschamps a aussi affirmé que la réunion décrite par Martin Dumont, un ancien organisateur d’Union Montréal, dans son témoignage en octobre, n’a jamais eu lieu.
L’agent officiel du parti a indiqué avoir discuté avec le maire Gérald Tremblay quelques minutes après les révélations de M. Dumont qui avait allégué l’existence d’une double comptabilité au sein d’Union Montréal.
«On s’est entendu pour dire que tout ce qui avait été dit n’avait jamais eu lieu», a-t-il déclaré.
Martin Dumont avait déclaré lors de son témoignage qu’un coffre-fort du bureau de M. Trépanier avait dû être changé parce que le premier ne fermait plus, qu’une somme de 850 000$ en argent comptant avait dû être comptée à la main par une employée et qu’une machine à compter de l’argent rythmait les soirées dans le bureau d’Union Montréal.
M. Deschamps a affirmé qu’aucune machine à compter de l’argent n’était dans les bureaux et que le coffre-fort n’a jamais été changé.
75 000$ facturés à Morrow : pas pour Union Mtl
M. Deschamps a contredit le témoignage du vice-président de SNC-Lavalin, Yves Cadotte, qui avait affirmé la semaine dernière avoir payer une «fausse facture» de 75 000$ à Morrow communications, pour acquitter les 200 000$ en argent comptant réclamés par Bernard Trépanier, lors des élections de 2005.
M. Deschamps a indiqué avoir discuté vendredi dernier de cette facture avec le président de la firme, André Morrow, «pour avoir l’heure juste». Ce dernier lui aurait dit que la facture était bel et bien pour des travaux effectués pour SNC-Lavalin.
Les procureurs et les commissaires ont toutefois été stupéfaits de savoir qu’il avait discuté avec lui, alors que son témoignage était commencé.