Le chef du SPVM envisage de réduire les postes de quartier
Le chef de police de Montréal, Sylvain Caron, envisage la fermeture de postes de quartier afin de favoriser la présence des policiers sur le terrain, et pour mieux gérer le budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Selon Sylvain Caron, il manquerait 250 policiers si on maintient les 30 postes de quartier actuels de Montréal. «Je maintiens des policiers dans des bâtiments pour assurer la sécurité de la population alors que mes policiers doivent être sur la route?», s’est questionné Sylvain Caron dans le cadre de la Commission sur les finances et l’administration.
Il faut avoir des policiers là où nous en avons besoin quand on en a besoin, mais pas des policiers pour une structure.
Sylvain Caron, chef du SPVM
Plusieurs maires d’arrondissement et conseillers municipaux ont pris part à la commission, dont le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui voulait qu’on promette de ne pas fermer de postes de quartier au cours des prochaines années. En répondant à la question de M. DeSousa, le directeur du SPVM a montré qu’il n’était pas du même avis.
Est-ce que le poste de quartier est un gage de sécurité? Un poste de quartier, ça sert à se changer pour aller faire du travail. On cherche un nouveau modèle pour vous desservir pour qu’on soit plus efficient et plus efficace, puis qu’on arrête d’augmenter les coûts.
Le chef de police de Montréal, Sylvain Caron
«Je ne crois plus à la structure actuelle», a déclaré le chef de police du SPVM. «Il faut sortir de la structure dans laquelle on est actuellement si on veut survivre.»
Réactions mitigées
Ce n’est pas la première fois que ce sujet est abordé.
L’été dernier, le SPVM indiquait déjà vouloir fusionner les postes de quartier 31 et 33 situés dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension au printemps 2022. Il s’agissait d’offrir aux policiers de ces postes une «flexibilité opérationnelle accrue» pour servir les citoyens des quartiers Villeray et Parc-Extension. En 2019, les postes 24 et 26 avaient été fusionnés, tout comme les postes 9 et 11 en 2020.
Même si les fusions avaient suscité des réactions positives, certains souhaitaient une réelle consultation publique, au lieu des séances d’informations organisées auprès des organismes comme les tables de quartier.
Il y a deux ans, l’administration Plante avait essuyé de vives critiques de la part de citoyens mécontents après avoir permis la fermeture du poste de quartier 11 de Notre-Dame-de-Grâce pour le fusionner au poste 9 de Côte-Saint-Luc.
Pour le moment, l’administration Plante n’a pas rejeté le plan de M. Caron, mais indique ne pas avoir reçu de «demande formelle» de la part du SPVM en ce sens.
Hausse des effectifs
En pleine campagne électorale, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait promis l’ajout de 250 policiers au SPVM en 2022. Dans son budget pour l’année 2022 présenté il y a deux semaines, 724,1 M$ ont été alloués au SPVM, soit une augmentation de 45 M$ par rapport à l’année dernière. Selon la mairesse, il s’agit de la plus grosse enveloppe du budget 2022.
Or, cette hausse de 45 M$ permettra uniquement l’embauche de 121 personnes dans l’organisation policière, dont 103 policiers et du personnel de soutien. En 2022, l’effectif policier du SPVM passera donc de 4680 à 4784, soit près de 150 de moins que promis par l’administration Plante lors des élections.