Les interventions chirurgicales seront réduites de moitié au CIUSSS du Centre-Sud de Montréal. Du personnel de santé, incluant des médecins spécialistes, sera réaffecté à la vaccination ou aux soins intensifs, si une hausse importante des hospitalisations a lieu.
En clinique, des rendez-vous jugés non essentiels seront annulés en cliniques externes et ambulatoires. Certaines salles d’urgence pourraient aussi voir leurs activités être limitées. Présentement, environ 550 lits sont réservés aux patients atteints de la COVID-19 d’ici le début du mois de janvier. Selon l’évolution des hospitalisations, ce nombre pourrait passer à 1000.
À Montréal, on retrouve 4000 personnes en attente d’une chirurgie. À l’échelle québécoise, il y en a 150 000. L’impact du variant Omicron demeure inconnu. On saura le réel impact de l’augmentation massive des cas dans 7 à 10 jours, a spécifié la directrice de la Santé publique de Montréal lors d’un point de presse, jeudi.
Explosion des cas
La montée fulgurante des cas qu’a laissée planer François Legault mercredi s’est avérée. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le Québec a franchi la barre des 9000 cas quotidiens de COVID-19, et parallèlement, les hospitalisations augmentent.
À Montréal, on compte 3668 nouveaux cas pour la dernière journée. Et cette statistique est sous-estimée, considère la Dre Drouin, puisque l’accès aux ressources de dépistage est limité. Plusieurs personnes asymptomatiques ne se font d’ailleurs pas tester, suivant l’ordre du gouvernement à ce sujet.
Les centres de dépistages de l’île ont augmenté en moyenne leurs capacités habituelles de 30%, ce qui n’empêche pas les files d’attente de s’accentuer. Pour faire face à ces augmentations et limiter les rassemblements, la plupart des centres de l’île exigeront une prise de rendez-vous avant la tenue d’un test.
La situation est telle que la Santé publique n’effectue le traçage des cas que pour les personnes vulnérables, notamment celles âgées de 60 ans et plus. Il revient désormais aux gens infectés d’en informer les autres personnes avec qui ils ont maintenu des contacts.
Mercredi, plus de 2000 lettres ont été envoyées aux parents dont les enfants ont été en contact avec une éclosion à l’école. Il est demandé à ces familles de s’isoler pour une période de 10 jours.
Près de 60% des personnes touchées sont âgées de 18 à 44 ans. La propagation s’est surtout effectuée par la tenue d’événements sociaux, explique la Santé publique de Montréal. Les territoires de la Petite-Patrie, le centre-ville, le Plateau-Mont-Royal, Villeray, le Mile End et Hochelaga sont particulièrement touchés.
Noël isolé?
D’ici le 26 décembre, il est toujours permis de se rassembler à 10 personnes vaccinées dans un domicile privé, a confirmé le premier ministre François Legault mercredi. Un peu comme le gouvernement la veille, la Santé publique de Montréal recommande aux familles de se limiter à de petits rassemblements.
«Je peux comprendre que pour Noël, le 24 et le 25 décembre dans un contexte de santé mentale, on puisse avoir des petits rassemblements, mais en petites bulles, peut-être juste avec les parents ou la bulle immédiate. Avec un contexte sécuritaire et de l’aération, je pense qu’on peut se le permettre», a conseillé Dre Drouin.
L’idéal demeure de limiter le nombre de rassemblements, donc de ne pas rencontrer des groupes distincts lors de jours consécutifs.