Pas de contrats sans Bernard Trépanier
Sous l’égide du maire Gérald Tremblay, si une compagnie voulait des contrats dans la métropole, elle devait absolument faire affaires avec l’argentier du parti Union Montréal, Bernard Trépanier.
Dans son témoignage devant la Commission Charbonneau mercredi, un ex-employé de la firme de génie-conseil BPR, Charles Meunier, a expliqué «qu’il faut travailler avec Bernard Trépanier pour avoir des contrats à Montréal».
Avant de lui parler, BPR s’est vu refuser la participation à un appel d’offres sous prétexte qu’elle était sous-qualifiée, ce que conteste M. Meunier. Après cet incident, son patron lui fait comprendre qu’il doit contacter M. Trépanier. «À partir de ce moment, j’ai eu l’impression que BPR venait de rentrer dans le cercle.»
Il devient l’entremetteur, ou «la boîte à malle», qui donnera au moins à quatre reprises des enveloppes contenant de l’argent comptant, soit chaque fois que BPR obtient un contrat avec la Ville. «Quand BPR remportait un contrat, il m’appelait pour me dire un montant.»
Nerveux, il a expliqué qu’il tentait de le rencontrer le plus rapidement possible pour se débarrasser de l’argent. Les rencontres, dignes de scène de films, se faisaient dans sa voiture, dans son bureau ou dans le bureau de M. Trépanier. «Je lui disais : l’argent est sous le banc… je ne la lui ai jamais remise en main propre», a-t-il raconté.
Son témoignage se poursuit jeudi.