Interrogations, inquiétudes et parfois même colère: une quinzaine de jeunes de Saint-Léonard parlent des enjeux liés à la vaccination contre la COVID-19. Dans leur quartier, près d’un jeune sur trois n’a pas encore reçu ses deux doses. Certains hésitent en raison de leurs convictions. D’autres n’obtiennent tout simplement pas le consentement parental.
Stephen et Deontay* sont deux amis âgés de 14 ans. Le premier a reçu ses deux doses, le deuxième n’en a eu aucune. Ce dernier explique vouloir obtenir son passeport sanitaire, mais pas de vaccin en vue sans l’accord de ses parents.
«Si je ne suis pas encore vacciné, c’est à cause d’eux. C’est compliqué pour moi, car je veux le faire pour pouvoir sortir avec mes amis et intégrer l’équipe de basketball de l’école», explique l’élève de l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry.
«Je trouve ça dommage, car quand je veux faire des choses avec lui et notre groupe d’amis, on ne peut pas toujours être tous ensemble», renchérit Stephen.
«Il y a plein de choses qu’on ne peut pas faire sans le passeport sanitaire, comme aller dans le gymnase de l’école quand il y a trop de gens, ou aller au cinéma avec nos amis», regrette quant à lui Billy, un adolescent qui n’a pas encore obtenu sa deuxième dose de vaccin.
Convaincre les parents
Sur la quinzaine de jeunes interrogés, trois ont affirmé vouloir obtenir leurs deux doses de vaccin. Ceux-ci devront toutefois convaincre leurs parents.
«Mes parents me disent que c’est trop dangereux, mais la plupart de mes amis sont vaccinés et ils sont corrects. C’est un peu énervant des fois quand j’essaye de leur en parler, mais je suis obligé d’accepter.»
La plupart des jeunes non vaccinés affirment toutefois que c’est par choix personnel.
«Je n’en parle pas beaucoup avec mes amis, mais c’est mon choix à moi. Ce n’est pas lié à mes parents. Je préfère juste ne pas prendre le risque», affirme Félix, 16 ans.
Le sport et les activités comme incitatif
Du côté des ados vaccinés, la plus grande partie d’entre eux explique s’être fait inoculer pour pouvoir continuer à pratiquer une activité.
«On veut pas rester à ne rien faire. Moi, je fais de la natation, et on est obligé pour les compétitions d’avoir le passeport vaccinal. Je connais aussi beaucoup d’amis qui se sont fait vacciner juste pour pouvoir aller dans l’équipe de basketball», affirme Audrey.
Après le feu vert de Santé Canada vendredi, ce sera désormais au tour des enfants 5 à 11 ans de se faire vacciner. Les rendez-vous sont désormais ouverts dans l’ensemble du Québec. Le vaccin distribué sera celui du groupe Pfizer/BioNTech, le seul vaccin contre la COVID-19 homologué à ce jour au Canada pour les enfants.
*Afin de préserver l’anonymat des personnes interrogées, les prénoms ont été modifiés.