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Commission Charbonneau: «On a ri de moi», estime Claude Léger

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Deux ex-présidents du comité exécutif de la Ville de Montréal auraient tenté d’influencer Claude Léger, qui témoigne lundi devant la commission Charbonneau.

L’ex-directeur général de la Ville a expliqué qu’à deux reprises, en 2008, lors d’une réunion, Frank Zampino lui aurait remis une feuille sur laquelle étaient inscrits les noms d’un projet et de firmes, ce qui l’a laissé croire qu’il espérait à une intervention.

«J’étais mal à l’aise et j’ai détruit le document», a indiqué M. Léger, qui a toutefois réagi de manière plus catégorique lorsque Claude Dauphin, qui a remplacé M. Zampino, a aussi tenté de lui remettre une feuille similaire, en 2008.

«Je lui dis: ça ne fait pas partie de mes fonctions et ça ne devrait pas faire partie des vôtres», a-t-il raconté, indiquant que tous deux étaient «visiblement» mal à l’aise.

Pourquoi ne pas avoir été aussi clair avec Frank Zampino? Il a admis que c’était probablement par crainte de représailles ou de perdre son emploi «rêvé».

«Dans le monde municipal, si on veut faire son travail, il faut avaler des couleuvres», a-t-il indiqué.

Il s’est toutefois défendu d’être intervenu pour influencer les comités de sélection chargés d’attribuer des contrats, bien qu’il ait accepté que l’ancien directeur des travaux publics, qui a témoigné devant la commission en février, Robert Marcil, puisse y siéger. «Tout le monde aimait Robert Marcil», s’est-il justifié, expliquant que le président du comité exécutif, Frank Zampino, et que son directeur général adjoint, Yves Provost, n’avaient que de bons mots à son égard.

Avec du recul, Claude Léger croit que M. Zampino a tenté de trouver ses limites et qu’il n’a pas hésité à le contourner lorsqu’il les a trouvées. «On a ri de moi, on m’a contourné et utilisé. Je ne veux pas faire la victime… je n’étais peut-être pas assez méfiant et pas capable de voir les stratagèmes que les autres pouvaient utiliser.»

Les compteurs d’eau suscitaient l’engouement de l’administration Tremblay

Les compteurs d’eau étaient «étrangement» très importants pour l’ex-maire de Montréal, Gérald Tremblay et son président du comité exécutif, Frank Zampino, a noté l’ancien directeur général de la Ville, Claude Léger.

Lors de la suite de son témoignage devant la Commission Charbonneau, M. Léger, d.g. de la métropole de 2007 à 2009, a expliqué qu’il y avait un engouement particulier. «C’est sûr qu’il y avait des retards considérables et une urgence d’agir parce que le système d’eau avait été négligé pendant 30 ans, a-t-il affirmé. Je ne comprends pas le caractère attirant pour les politiciens.»

Selon M. Léger, c’est l’ex-président du comité exécutif Frank Zampino, présentement accusé dans l’affaire de la vente du terrain du Faubourg Contrecœur, qui aurait «vendu» le projet au maire, Gérald Trembay. M. Zampino aurait aussi pris la décision de faire un seul appel d’offres pour les deux volets du dossier des compteurs d’eau.

M. Léger a aussi indiqué qu’il n’avait pris connaissance que le 21 septembre 2009, une journée avant sa démission, d’une lettre datant du 28 juin 2007, qui faisait état des problématiques concernant les dépassements de coûts et des irrégularités dans le processus des compteurs d’eau. «Quand j’ai pris conscience de la lettre, je ne pouvais pas m’abriller, je suis allé voir le maire avec ma démission», a-t-il raconté, expliquant que c’est son subalterne, Yves Provost, qui lui aurait caché la lettre. En décembre 2007, ce dernier a été engagé par la firme de génie-conseil BPR, qui a rédigé l’appel d’offres en plus d’orchestrer tout le processus des compteurs d’eau auprès de la Ville de Montréal.

«La Ville n’avait pas l’expérience pour ce genre de contrat», a expliqué M. Léger, qui croyait en l’intégrité de BPR jusqu’au témoignage devant la Commission Charbonneau de Michel Lalonde, de la firme Génius, en janvier.

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