Une finale, un vaccin. Les partisans du Canadien pourront faire d’une pierre deux coups dès ce soir, en ayant la possibilité de se faire vacciner sans rendez-vous lors de la diffusion des matchs au Stade olympique.
Après plusieurs demandes de la part de la mairesse Valérie Plante ces derniers jours, l’annonce a été faite hier que les matchs de la finale de la Coupe Stanley seront diffusés gratuitement au Quartier des spectacles, mais aussi à l’Esplanade du Parc olympique.
Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a annoncé en conséquence avoir prolongé les horaires de vaccination du Stade olympique afin que les fans du CH puissent profiter de l’occasion pour se faire vacciner sans rendez-vous.
Situé à quelques pas de l’Esplanade, «ceux qui le désirent n’auront qu’à descendre au niveau inférieur pour recevoir leurs vaccins», annonce le CIUSSS dans un communiqué.
Risque réel
Seulement 66% des 18 à 29 ans avaient reçu une première dose de vaccin, en date du 30 juin. Cette proportion était de 71% chez les 30 à 39 ans.
Des sondages et des groupes de discussions ont permis à la santé publique d’établir que les membres de ces groupes n’étaient pas récalcitrants, mais n’arrivait pas à trouver du temps dans leur horaire pour se faire vacciner. C’est pourquoi les heures de la clinique de vaccination du Stade olympique ont été prolongées.
«Il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont contre la vaccination au Québec, a réagit le directeur nationale de santé publique Horacio Arruda au micro d’Ici Première. Il faut développer des stratégies pour aller où ils sont. Ce n’est pas un phénomène unique au Québec, ce sont les clientèles les plus difficiles à aller chercher.»
La possibilité d’incitatifs comme le tirage de prix ou l’offre de cadeaux a été ramenée sur la table par le Dr Arruda.
Superpropagation potentielle
La santé publique a tranché en défaveur des Canadiens: le limite de partisans admis au Centre Bell demeure fixée à 3500. L’organisation avait fait savoir publiquement qu’elle souhaitait accueillir 10 500 spectateurs, quitte à exiger une preuve vaccinale à l’entrée.
«Il s’agit juste d’avoir un seul événement de superpropagation […] pour assister à une flambée régionale importante», a justifié le Dr Arruda.
À la mi-juin lors d’une partie de soccer de l’Euro, 300 cas de COVID-19 ont été décelés chez des partisans finlandais, qui assistaient à un match de leur équipe en Russie, rappelle le Dr Arruda. «La prudence, la peur du variant nous a guidé, admet-il. Notre responsabilité, c’est de protéger la santé de la population.»
Pendant ce temps, le CF Montréal est de traverser les frontières à sa guise et d’accueillir des partisans, même si le Stade Saputo est extérieur, et présente donc des risques limités de propagation. Le Dr Arruda justifie cette contradiction par la conception du Centre Bell, qui permet à chaque tranche de 250 spectateurs de quitter les lieux par des sorties différentes, ce qui limite les contacts.
Le propagation du variant Delta devrait s’accélérer à l’automne, avec le retour au travail et des activités intérieures. Les cas seront ciblés et séquencés afin de limiter la propagation, a assuré le Dr Arruda.
Avec la collaboration de Martin Nolibé