La période de chaleur accablante que traverse Montréal en ce moment devrait être plus facile que celle de l’an dernier pour les personnes itinérantes, alors que les refuges s’assurent qu’elles aient accès à de l’eau et à de l’ombre facilement.
L’accès à l’eau est plus facile cet été, affirme le président-directeur général de la Maison du père, François Boissy. «L’année dernière, avec la COVID, on ne pouvait pas ouvrir l’abreuvoir et il y avait des petites choses plus complexes», explique-t-il.
Cette année, tous les abreuvoirs, dont celui installé sur le côté du bâtiment de la Maison du père, sont fonctionnels.
De plus, dès qu’il y a un ressenti de 30 degrés et plus pendant quelques jours, la Maison du père ouvre ses portes une heure plus tôt, soit à 13h au lieu de 14h. Avant cette heure, les usagers peuvent rester à l’ombre sous le auvent installé proche de l’entrée.
Encore cette année, la Mission Old Brewery a installé une «halte-accueil» destinée aux personnes qui ne résident pas dans les établissements principaux de l’organisme.
Situé au coin des rues Saint-Antoine et Saint-Laurent, l’endroit de fraîcheur peut accueillir jusqu’à 20 personnes à la fois, affirme le PDG de la Mission Old Brewery, James Hughes.
Il précise toutefois que le roulement est assez bon puisque les gens y restent en moyenne trente minutes à une heure. «Il y a de l’alimentation, des ordinateurs et nos équipes sont présents pour toute référence et support. Il y a aussi un auvent à l’extérieur où les gens peuvent être à l’ombre», mentionne M. Hughes.
Des intervenants de rue sont aussi sur le terrain pour distribuer de l’eau aux personnes en situation d’itinérance et pour s’assurer qu’elles s’hydratent bien.
Comment aider une personne itinérante à se rafraîchir pendant une canicule?
- Traîner une bouteille d’eau dans son sac pour l’offrir
- Appeler le 911 si quelqu’un est en difficulté
- Inviter les personnes à l’ombre ou à l’intérieur, vers des endroits climatisés comme les centres de jour
La canicule sous contrôle en CHSLD aussi
Les autres personnes vulnérables en cette période de canicule sont les personnes âgées, notamment celles qui résident dans des CHSLD ou des résidences pour aînés (RPA).
Le ministère de la santé et des services sociaux indique que la situation s’améliore par rapport à l’année dernière, considérant que plusieurs travaux d’amélioration se sont réalisés au cours de la dernière année afin d’augmenter le nombre d’aires de refuge et de chambres climatisées ou de bonifier ou moderniser les systèmes en place.
«L’ensemble des établissements nous confirme qu’ils sont prêts à faire face aux canicules de l’été 2021 dans ses CHSLD. Tous les établissements (100%) ont mis en place minimalement des zones refuges dans toutes leurs installations (100%)», indique la porte-parole Noémie Vanheuverzwijn par courriel.
Des espaces refuges signifient que les corridors, les salles à manger ou les aires communes sont refroidis.
Au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, 674 des 1636 chambres sont climatisées en date du 29 juin. «Il est important de souligner que les résidents doivent faire la demande d’avoir la climatisation dans leur chambre et que plusieurs résidents préfèrent ne pas l’avoir pour diverses raisons», précise la porte-parole Émilie Jacob.
Idem au CIUSSS de l’Est-de-l’île où toutes les demandes reçues ont été complétées avec succès. Au total, 1110 appareils de climatisation ont été installés dans les chambres des résidents en CHSLD.
«Des îlots de fraîcheur dans chaque CHSLD ont aussi été mis en place de même qu’une bonification de la climatisation dans les corridors des unités. Concrètement, tous les CHSLD qui ne sont pas déjà pourvus de climatisation permanente ont une climatisation temporaire pour la période estivale grâce à diverses solutions qui seront mises en place en fonction des caractéristiques de chaque bâtiment», précise le porte-parole Christian Merciari.
Même son de cloche du côté du CIUSSS du Centre-Sud de l’île de Montréal: tous les résidents qui le désiraient ont pu bénéficier de l’installation d’un climatiseur.
En plus de la climatisation des zones refuges, tous les frais associés à l’ajout de climatisation dans les fenêtres des chambres des usagers qui le désiraient dans les zones chaudes et très chaudes ont été couverts par le gouvernement. En zone acceptable, le gouvernement a payé pour l’installation, l’entretien et l’électricité. Il n’y a pas eu de frais supplémentaires si la personne possédait déjà son climatiseur ou son ventilateur.
Par ailleurs, d’autres travaux seront réalisés au cours des prochaines années pour continuer à améliorer la situation et rendre, dans la mesure du possible, les équipements permanents plutôt que temporaires, indique Noémie Vanheuverzwijn.