La Ville se dit prête à soutenir tous les ménages qui seront à la rue le 1er juillet
Plus de 80 ménages montréalais se retrouveront sans logement le premier juillet, mais ce chiffre pourrait bien doubler d’ici une semaine, selon un organisme. Cependant, la Ville de Montréal est confiante de pouvoir aider tous ceux qui se retrouveront à la rue, faute d’avoir trouvé un logement abordable.
Comme à chaque année durant la période des déménagements, la Ville de Montréal met en place des services pour accompagner les familles sans logis. Elle offre de l’aide à la recherche de logements, de l’hébergement, de l’entreposage temporaire, ainsi que de l’aide au déménagement.
C’est par le biais du service du 311 que les Montréalais peuvent faire une demande d’aide. L’attachée de presse du cabinet de la mairesse de Montréal, Marikym Gaudreault, indique que la Ville estime recevoir autour de 1000 appels en 2021.
En date du 11 juin, le service comptabilisait 386 appels traités, deux ménages ayant bénéficié d’un hébergement et 93 ménages ayant bénéficié des services d’aide au relogement.
Sans préciser le nombre exact, Mme Gaudreault affirme toutefois que la capacité des ressources «est bien au-delà» de 1000 et assure que la Ville pourra aider toutes les personnes qui feront une demande.
«On ne veut laisser personne derrière au premier juillet en termes de situation d’itinérance. On ne veut pas voir ça et on a pris les mesures nécessaires depuis plusieurs mois», ajoute-t-elle.
Cette année, plusieurs améliorations ont d’ailleurs été apportées au service de référence de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), comme la possibilité de réserver à l’avance des logements pouvant bénéficier du programme de subvention au loyer.
Une demande en continue
Selon les informations de la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, 83 ménages montréalais n’ont toujours pas de trouvé de logement en vue du premier juillet et sont actuellement accompagnés par le service d’aide de la Ville de Montréal.
Cependant, ce chiffre devrait continuer d’augmenter chaque jour et pourrait même doubler d’ici le premier juillet, affirme-t-elle.
De plus, Véronique Laflamme soutient qu’il y a eu plus de demandes d’aide au service d’urgence de la Ville de Montréal cette année que l’an dernier à pareille date.
Considérant que le taux d’inoccupation a pourtant augmenté depuis juillet 2020, cela confirme qu’il y a bel et bien une crise du logement abordable, indique-t-elle.
En effet, les loyers des logements actuellement disponibles sur le marché sont 25% à 35% plus cher que les baux actuellement en vigueur.
Pour l’ensemble du Grand Montréal, la situation est encore plus préoccupante étant donné que ce sont plus de 160 ménages qui n’ont toujours pas trouvé de logement pour le premier juillet et qui ont demandé de l’aide, laisse savoir Véronique Laflamme.
«Ce chiffre pourrait être plus important puisque il y a des municipalités où il n’y a pas de service d’aide au relogement. Aussi, des locataires qui ne connaissent pas l’existence des services d’aide pourraient ne pas s’être encore manifestés», précise-t-elle.
Urgence d’agir contre les évictions
Par ailleurs, le FRAPRU remarque que 40% des demandes d’aide proviennent de locataires qui ont subi des évictions pour rénovations majeures, subdivision, agrandissement ou affectation ou reprise de possession.
Pour Véronique Laflamme, cela illustre l’urgence d’agir pour que le gouvernement du Québec protège mieux les locataires contre les évictions et qu’il investisse davantage en logements sociaux.
Par ailleurs, selon les données du FRAPRU, près de la moitié (45%) des demandes d’aide au service de référence proviennent de Hochelaga-Maisonneuve, Villeray-Saint-Michel-Petite Patrie, Rosemont-Petite-Patrie, Montréal-Nord et Le Sud-Ouest.
«Ce sont des secteurs pour la plupart où les évictions frauduleuses et les reprise de logement se multiplient et où il y a beaucoup de spéculation immobilière», souligne Véronique Laflamme.
La porte-parole précise aussi que Montréal-Nord est un des secteurs où le taux d’inoccupation est le plus bas, soit 0,6%. «On craint que la pénurie de logements contribue à augmenter rapidement les loyers et aggrave la situation des locataires qui sont déjà malmenés par la pauvreté et la crise sanitaire», ajoute-t-elle.