Montréal aura un commissaire de la langue française
La Ville de Montréal va recruter un commissaire de la langue française, une première historique pour la municipalité.
Ce commissaire devra assurer la mise en œuvre du plan d’action en matière de valorisation de la langue française, qui a été adopté par le comité exécutif de Montréal mercredi. Ce plan, qui comprend 24 actions et s’applique pour la période allant de 2021 à 2024, avait été présenté en mars.
L’action 24 de ce plan prévoit la création d’un comité directeur en matière de valorisation et promotion de la langue française, celui-ci avec la commission du développement social devra entre autres, produire un rapport chaque année qui sera présenté à la population.
«On est à un moment important de l’histoire de Montréal où toutes les langues contribuent à la diversité de notre milieu, et la langue française devient un liant, une langue qui nous unit et que nous souhaitons toujours valoriser davantage», a déclaré la mairesse Valérie Plante lors de l’annonce.
Avec son plan, la Ville souhaite notamment faciliter l’apprentissage du français chez les nouveaux arrivants et mieux les accompagner dans ce processus. Elle veut aussi encourager les entreprises «à faire du français la langue du commerce à Montréal».
Un travail attendu
L’administration municipale avait dit ne pas «s’opposer à l’idée d’Accent Montréal «d’instaurer un Conseil montréalais de la langue française», mais précise que le comité constitue une «première étape». Accent Montréal demandait la création du Conseil depuis fin 2020, s’inquiétant de «l’anglicisation croissante» de la métropole.
En 2016 selon Statistiques Canada, 53,7% des résidents montréalais discutaient avant tout en français à la maison, ils sont 58% à le faire dans l’espace public contre 88% dans le reste du Québec.
Le recrutement d’un commissaire et la mise en place d’un comité à Montréal s’inscrivent dans un contexte particulier pour la langue française dans la province, alors que le gouvernement du Québec a déposé mi-mai le projet de loi 96, symbole d’une volonté de «francisation du Québec».
Le projet de loi prévoit de faire du français la langue officielle de la province par la création d’un Ministère de la langue française, une réduction des places dans les cégeps anglophones et la valorisation de «l’impact visuel» du français dans les commerces.