Possible retrait d’une station de métro: Anjou se sent visé
L’option envisagée de supprimer une des cinq stations prévues dans le cadre du prolongement de la ligne bleue donne des sueurs froides du côté de l’arrondissement d’Anjou où l’on craint de manquer le train.
«Il y a deux ou un an, quand on parlait du chantier j’étais très très confiant, maintenant je suis pessimiste», avoue à Métro Luis Miranda, maire d’Anjou.
La possibilité de porter le nombre de stations à quatre n’a rien pour rassurer le maire d’Anjou, dont l’arrondissement accueillera le terminus du métro.
«Quand j’ai vu qu’ils couperaient peut-être une station, c’est clair que c’est Anjou. Car ils ne peuvent pas couper une station dans le milieu parce qu’Il y a des normes de distance entre chaque station pour des questions de sécurité», analyse M. Miranda.
«Économies de près de 500 millions»
Le maire répète que son plan présenté fin mars fera gagner environ 500 millions à Québec, qui entendrait réduire la facture du projet de 1,5 milliards. «Les gens à Anjou ont fait leur part. On fait économiser quasiment 500 millions de dollars au gouvernement», indique-t-il.
À l’en croire, l’augmentation du coût du projet provient d’expropriations dont il ne verrait pas l’utilité et de la construction d’un tunnel piétonnier reliant le service rapide par bus (SRB Pie-IX) à une des stations.
«C’est tout ça qui a fait monter les coûts. Il n’était pas question de faire un terminus d’autobus à Pie-IX aussi», se souvient l’élu. Il continue de croire, malgré tout, qu’Anjou a vraiment besoin d’une station de métro et que les résidents l’espéraient depuis 40 ans.
«Les gens d’Anjou m’interpellent constamment et ils sont très clairs: ils veulent que la ligne bleue se réalise», rapporte-t-il dans un communique publié par l’administration locale.
Trajectoire Québec, un organisme œuvrant pour la promotion des droits des citoyens en matière de transports collectifs au Québec, suit de près le dossier.
Interrogé, il y a à peine trois semaines par Métro, sur la hausse des coûts des travaux du prolongement de la ligne bleue du métro, son président, François Pepin, a tenu au nombre de stations.
«(…) Pour les usagers, la priorité est que les cinq stations voient le jour le plus rapidement possible. La réponse n’est surtout pas de réduire le nombre de stations. Il est essentiel que le prolongement se fasse jusqu’aux galeries d’Anjou», recommande-t-il.
Explications de Chantal Rouleau
Les déclarations du maire d’Anjou interviennent dans le contexte où Québec reconnaît que le coût du projet prévu à 4 milliards de dollars a augmenté à 6 milliards de dollars. Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et responsable de la région de Montréal et de la Métropole, a confirmé cette augmentation qui, à ses dires, doit être corrigée.
Interrogée sur le nombre de stations par Paul Arcand sur la radio 98.5, Mme Rouleau a répondu:
«Nous ce qu’on veut, c’est cinq stations. (…) Il y a des scénarios qui vont permettre de voir est-ce que quatre stations ça répond ou pas?», a-t-elle indiqué, tout en ajoutant qu’on ne se dirige pas vers cette formule-là. «Mais, on regarde les différentes options», précise Mme Rouleau.
«Le mandat c’est cinq stations, on part du métro Saint-Michel jusqu’à Anjou. On a un budget de 4,5 milliards et un échéancier à respecter», réitère la ministre.
Rappelons qu’un «groupe d’action» fait actuellement des évaluations techniques et de coûts dont les résultats seront connus le 23 juin.