Le budget 2021 et le Plan québécois d’infrastructures présentés jeudi par le gouvernement Legault auront des répercussions ciblées sur Montréal. En voici quelques-unes.
Logement
La mairesse Plante appelle régulièrement le gouvernement à faire des efforts sur le thème du logement social. Le budget 2021 alloue une somme de 304,5 M$ d’ici 2025-2026 pour augmenter l’offre de logements sociaux et abordables au Québec, une somme qui n’a pas encore été ventilée par région, mais on peut d’ores et déjà penser que Montréal aura la part du lion étant donné sa taille et sa situation.
De cette somme, le gouvernement prévoit un investissement de 250 M$ d’ici 2022-2023 dans le programme AccèsLogis afin d’accélérer la réalisation d’environ 5 000 unités déjà promises par le passé. Le Plan budgétaire estime que 2411 logements sociaux seront livrés au cours de l’année 2021. En 2020, seuls 841 logements ont pu être construits.
Le programme AccèsLogis a aussi été bonifié à long terme avec un budget additionnel de 37,6 M$ pour l’horizon 2025-2026 permettant d’ajouter 500 nouveaux logements au programme.
«Les besoins de Montréal en matière de logement social et abordable, déjà criants avant la pandémie, sont devenus encore plus marqués durant les mois qui ont suivi le confinement de mars 2020» – Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal, dans son mémoire prébudgétaire
Pour lutter contre l’itinérance et venir en aide à ces personnes, le gouvernement prévoit aussi 16,2 M$ d’ici 2025-2026. Dès 2021, 400 unités du programme Supplément au loyer sur le marché privé seront créées. Ce programme permet à des ménages à faible revenu de payer un loyer correspondant à 25% de leur revenu.
Pas de nouveaux projets en transport collectif à Montréal
De façon générale, le Plan québécois des infrastructures prévoit 1,5 milliard de dollars pour améliorer la mobilité et électrifier le transport collectif. L’électrification du réseau et la lutte face aux GES faisaient partie des ambitions de la mairesse Plante: dans sa dernière liste d’épicerie au gouvernement du Québec, elle se disait «emballée par un tel virage vers l’électrification».
Pour Montréal, le choix a été fait de scinder en deux les projets pour relier l’Est, le Nord-Est et le Sud-Ouest au centre-ville. Ce projet commun existait déjà dans le PQI 2020-2021. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) prend en charge le projet de l’Est et du Nord-Est pour prolonger le REM. Le projet du Sud-Ouest reste à l’étude dans le PQI.
Le CDPQ aura la charge d’étudier deux autres projets de transport collectif électrique. Celui dans les axes du boulevard Taschereau et du prolongement de la ligne jaune du réseau de métro et celui consistant à prolonger le REM vers le centre de Laval et relier l’Est et l’Ouest de Laval.
Quant au projet qui voulait relier le REM sur la Rive-Sud vers Chambly et Saint-Jean-sur-Richelieu, son abandon avait déjà été annoncé. D’après les études effectuées, «l’achalandage ne justifie pas l’implantation d’un mode lourd de transport collectif». Cependant le besoin sera comblé par l’aménagement d’une voie réservée au transport collectif sur l’autoroute 10 entre les autoroutes 35 et 30 et le réaménagement de bretelles sur les autoroutes 10 et 35.
Justice et police
L’utilisation de la visio-comparution va être soutenue afin de permettre des représentations les jours fériés et les fins de semaine. Des investissements de 37 M$ sont prévus d’ici 2025-2026 pour la création de deux pôles centraux, aux palais de justice de Montréal et de Québec. Le palais de justice de Montréal sera donc l’un des lieux de justice permettant «la réception et le traitement des demandes de comparution et les enquêtes sur mise en liberté la fin de semaine et les jours fériés».
Le Service de police de Montréal aura aussi un soutien financier de 5 M$ sur deux ans pour son équipe de lutte contre le trafic d’armes à feu. Étant donné le nombre de crimes commis avec des armes à feu en forte croissance sur le territoire de la Ville de Montréal, une équipe policière dédiée a été créée. L’objectif est «d’améliorer la sécurité de la population en s’attaquant directement à la source, soit aux trafiquants d’armes à feu», décrit le Plan budgétaire.
La Biosphère en mode relance
Un accord tripartite entre le gouvernement fédéral et provincial ainsi que la Ville de Montréal prévoyait des contributions financières de 15 M$ chacun réparties sur 5 ans. Le fédéral et la Ville de Montréal avaient déjà annoncé ces aides. Le gouvernement du Québec s’est donc aligné et veut «assurer la relance et le fonctionnement de ce musée de l’environnement».
Attirer les étudiants étrangers et les garder
Montréal International pourra se partager 9,1 M$ avec d’autres organismes de promotion comme Québec International et la Société de développement économique de Drummondville afin d’attirer plus d’étudiants internationaux et surtout faire en sorte qu’il restent. L’entente prévoit une somme de 9,1 M$ sur trois ans.
Toutefois, la réforme récente du Programme de l’expérience Québécois (PEQ) vers des conditions plus strictes ont passablement égratigné l’image du Québec pour les étudiants internationaux.
Crédit d’impôt doublé
Afin d’encourager les entreprises à accélérer leurs projets d’investissement dans les nouvelles technologies, le gouvernement annonce que les taux du crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation (C3i) seront doublés jusqu’au 31 décembre 2022. C’est donc une bonification temporaire de ce crédit d’impôt initié lors du budget 2020-2021.
À Montréal, le taux C3i passera de 10% à 20%.