Le stade olympique n’aura pas de toit démontable ou rétractable
La saga entourant l’éventuel nouveau toit du stade olympique se poursuit. Le président-directeur général du Parc olympique, Michel Labrecque, confirme que la structure n’aura pas de toit démontable, un scénario pourtant envisagé il y a deux ans.
L’option d’un toit démontable avait été incluse dans l’appel de qualification lancé en 2019, afin d’accueillir des événements d’envergure.
Celle-ci a depuis été écartée par le gouvernement du Québec, «à la suite d’une recommandation du Parc olympique et d’experts en la matière», a déclaré à Radio-Canada, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, par l’entremise de sa porte-parole.
Le concept d’un toit rétractable n’est plus envisagé depuis longtemps.
Joint par Métro, M. Labrecque explique que le Parc olympique a conclu qu’il y a des surcoûts possibles, liés au temps de démontage et de remontage et aux assurances.
«On a besoin d’une toiture fiable qui va être supportée par la tour à 70-75 % et même plus, et conséquemment, la démontabilité, c’est trop risqué et trop cher. Il y a peu de revenus potentiels en termes d’événements et de récurrence d’événements.»
Le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, est triste que le toit démontable ne soit plus considéré, mais croit que cette caractéristique n’est pas essentielle. «Le plus important, c’est qu’on ait un toit durable, un toit qui soit capable de traverser les hivers québécois. Prenons le temps de bien faire les choses, pour ne pas rater notre coup une deuxième fois».
Coupe du monde
Après le refus du gouvernement du Québec de financer la candidature de la Ville de Montréal à la Coupe du monde de soccer en 2026, il devient de plus en plus incertain que cet événement ait lieu à Montréal, puisque l’une des exigences de la Fédération internationale de football association (FIFA) est un stade à ciel ouvert ou du moins en partie.
Cependant, selon M. Labrecque, la question du toit peut se négocier avec la FIFA.
«L’exigence absolue pour la FIFA, c’est un gazon naturel.»
Comme il y a seulement un groupe qui a donné sa candidature lors de l’appel de qualification, le Parc olympique envisage quelques scénarios pour la suite.
«Est-ce qu’on retourne en appel de qualification, est-ce qu’on fait affaire avec ce groupe qui est de qualité ou est-ce qu’on le fait nous-mêmes ? Ces options sont à l’étude», affirme M. Labrecque.
L’objectif de 2024 demeure pour l’instant, mais à la fin, ce sera le groupe ou l’entreprise responsable de la conception du toit qui déterminera la date de livraison.
Interpellé par Métro, le directeur des communications Youssef Amane a indiqué que le cabinet de la mairesse ne commentera pas les informations contenues dans le texte de Radio-Canada.
Le rêve inachevé de Roger Taillibert
L’architecte du stade olympique, Roger Taillibert, avait prévu un toit rétractable lors de la conception du bâtiment. Selon l’historien et auteur du livre Le Parc olympique, 40 ans d’émotions, Benoît Clairoux, cette idée était vouée à l’échec.
«Ce n’était pas réaliste d’avoir une telle infrastructure dans un climat comme celui de Montréal.»
Il explique que Roger Taillibert a toujours affirmé que le mécanisme de fermeture de la toile n’avait pas été réalisé exactement comme il l’avait prévu.
«Il a toujours dit que si on avait fait ça selon ses plans, ça aurait fonctionné. Malheureusement, c’est impossible à prouver.»
L’historien rappelle que Taillibert n’a jamais réalisé d’autres bâtiments de l’envergure du stade olympique avec un toit amovible. Il ajoute que la solution, qui existait déjà à l’époque de la construction du stade olympique, aurait été un système mécanique avec des rails.
«Mais, on ne peut pas faire ça au stade olympique, parce que la structure ne permet pas l’ajout d’un tel poids.»
Selon l’historien, on est «condamné à essayer de patenter quelque chose entre le rêve de Taillibert et la réalité qui, malheureusement, fait en sorte que ça ne marche pas son affaire».
Selon les données disponibles sur le site du Parc olympique, 4 728 nouvelles perforations de la toile ont été recensées et réparées en 2019. On en dénombrait 3 256 en 2018, ce qui porte le nombre total de réparations sur l’ensemble des 63 sections de la toile à 15 898.