Sécurité: Montréal réclame une interdiction de la chasse
La Ville de Montréal réclame une interdiction de la chasse sur l’ensemble de l’île, alors que la pratique de cette activité dans certains grands parcs soulève des enjeux de sécurité pour les résidents qui demeurent à proximité ces espaces verts, de plus en plus fréquentés.
En fin d’après-midi, lundi, les élus du conseil municipal se sont positionnés en faveur d’une motion mise de l’avant par la mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa. Le document, qui sera débattu jeudi soir par l’ensemble des élus de l’agglomération, vise à faire pression sur le gouvernement du Québec pour lui demander d’interdire la chasse sur l’île de Montréal et les secteurs qui lui sont rattachés, comme l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève.
Des citoyens pratiquent la chasse sportive depuis des années dans certains grands espaces verts de la métropole, comme le parc-nature de l’Anse-à-l’Orme. Ils y abattent d’ailleurs plusieurs chevreuils chaque année. Or, «nous avons de plus de plus en plus de familles qui prennent une marche santé à l’intérieur de la forêt», notamment dans le contexte de la pandémie, soulève Mme Hawa, en entrevue à Métro. Sa demande vise donc à répondre à «un enjeu de sécurité».
«C’est logique que les fusils et les arbalètes n’ont pas leur place là où les familles vont prendre une marche santé.» -Paola Hawa, mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue
De nombreuses plaintes
La mairesse n’est d’ailleurs pas la seule à se préoccuper de cette situation. «On a reçu de nombreuses plaintes de citoyens inquiets de cette situation-là parce qu’il y a des gens qui pratiquent la chasse», a évoqué lundi le responsable des grands parcs à la Ville, Robert Beaudry.
Or, c’est le gouvernement du Québec qui encadre la chasse sportive partout dans la province. Il est donc possible de pratiquer celle-ci à certaines périodes de l’année. Robert Beaudry a donc relevé lundi «l’urgence d’agir» avant la reprise des activités de chasse au printemps.
«Durant le printemps, c’est le moment où les gens vont se rassembler [dans des parcs]», a aussi soulevé le conseiller d’Ensemble Montréal Abdelhaq Sari, qui s’inquiète lui aussi pour la sécurité des Montréalais. Le parti d’opposition a d’ailleurs offert son appui à cette motion, tout comme le reste des élus du conseil municipal.
«Je m’oppose à la chasse sportive et tout ce qui pourra contribuer à l’interdire est une bonne chose, selon moi […] On veut protéger les citoyens», a aussi réagi le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand.
En Amérique du Nord, cependant, la chasse sportive représente un des principaux moyens de s’attaquer à la surpopulation de cerfs de Virginie dans différents endroits. Mme Hawa voit toutefois là un enjeu bien distinct que celui au coeur de sa motion. «Ça n’a rien à voir […] On veut protéger les citoyens avant tout», martèle-t-elle.
La motion demande en outre que M. Beaudry, «accompagné de représentants des villes liées», rencontre le ministre responsable des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, pour le presser d’interdire la chasse dans l’agglomération de Montréal.
Au moment d’écrire ces lignes, le cabinet de M. Dufour n’avait pas réagi.