Montréal, Québec et Ottawa s’unissent pour lancer la construction ou la conversion de douze projets de logements abordables distincts, lesquels comporteront 263 unités au total.
«Le soutien pourra couvrir des frais d’acquisition de terrains, de construction de logements, de conversion ou de réhabilitation d’immeubles existants», ont annoncé conjointement des représentants des trois niveaux de gouvernement, jeudi.
Ottawa investira près de 57 M$ dans l’aventure, des sommes déjà annoncées par le passé par le biais de l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL). La complétion des douze projets doit se faire à l’intérieur de douze mois.
Québec délie pour sa part les cordons de sa bourse afin de financer le supplément au loyer «de certains projets prévus dans cette annonce, et ce, pendant 20 ans».
«Grâce à cette aide, les locataires admissibles débourseront seulement 25% de leurs revenus pour se loger», a soutenu la ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, lors d’un point de presse virtuel.
Ces suppléments en coûteront plus de 23 M$ à Québec.
Il s’agit d’une des nombreuses annonces en matière de logement à Montréal, cette semaine. Lundi, Québec débloquait 25 M$ dans le but de sortir de terre une centaine d’unités à Montréal-Nord. Puis, mardi, la Ville annonçait un soutien financier pour une quarantaine d’espaces locatifs dans Ville-Marie.
Projets spécifiques
Les unités annoncées jeudi se situeront un peu partout en ville. Ville-Marie mène le bal sur le plan du nombre de projets sélectionnés, avec quatre. Le Plateau-Mont-Royal comptera, lui, le plus grand nombre d’unités, avec 119.
Des logements sont aussi prévus dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, le Sud-Ouest, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.
«L’idée était de desservir des populations particulières, mais aussi des endroits stratégiques», a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Par ailleurs, les projets s’adresseront à des populations particulières, dont les personnes autochtones et les femmes en situation de violence.
Environ 5000
L’ajout récent de quelques centaines de logements à Montréal rapproche tranquillement le gouvernement du Québec de son objectif d’amorcer la construction de 15 000 logements dans les prochaines années.
«Avec les annonces de cette semaine, on est rendu à 5119 unités livrées ou en voie d’être livrées, a souligné la ministre Laforest en marge du point de presse. Ça va quand même bien.»
Depuis plusieurs années, les organismes de protection des locataires craignent les effets d’une crise du logement au Québec. Dans plusieurs grandes villes, dont Montréal, Gatineau et Québec, ils recensent d’importantes pénuries de logements.
Cette semaine, cependant, un sondage de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), rapportait que le taux d’inoccupation des logements a grimpé dans les derniers mois, passant de 1% en mai à 6% en décembre.
Pas de gel
Jeudi matin, quelques heures avant l’annonce conjointe de Québec, Ottawa et Montréal, le Tribunal administratif du logement rendait disponible ses pourcentages applicables à l’augmentation des loyers. Les propriétaires peuvent se servir de ces chiffres pour déterminer la hausse de loyer qu’ils imposeront à leurs locataires.
Selon ces nouveaux chiffres, le loyer pour un appartement non rénové et chauffé à l’électricité ne devrait augmenter que de 0,5% cette année. Des chiffres qui encouragent la ministre Laforest.
Selon elle, ces calculs rendent inutile un gel des loyers pour 2021. «La hausse, cette année, est vraiment mineure. C’est pour ça qu’on ne procède pas à un gel», a-t-elle indiqué.
Québec solidaire avait notamment demandé au gouvernement de figer les augmentations de loyer pour l’année actuelle.