Dans un communiqué, datant du 18 décembre, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) fait état d’une augmentation des véhicules de promenade dans le Grand Montréal, entre décembre 2018 et décembre 2019. Durant cette période de temps, le parc d’automobiles et de camions légers a continué de croître dans la ville et ses environs.
Pour mener son étude et compiler le nombre de véhicules en circulation, la CMM a consulté les statistiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et de l’Association des Véhicules Électriques du Québec (AVÉQ).
Entre décembre 2018 et décembre 2019, le nombre de véhicules de promenades en circulation a connu une hausse de plus de 23 000 véhicules, passant de 1 960 025 à 1 983 536.
Dans la continuité des données rapportées l’année dernière, une forte croissance du nombre de camions légers (VUS, minifourgonnettes, etc.) est constatée. En effet, 44 000 engins additionnels de ce type sont recensés. Quant au nombre d’automobiles, une diminution de 20 500 est rapportée.
En comparaison, une très légère baisse du parc automobile de Montréal, la première de ce siècle-ci, avait été observée l’année dernière.
Diminution du taux de motorisation sur l’île
D’autre part, la CMM fait état d’une légère diminution du taux de motorisation, soit le nombre de voitures par 1000 habitants, sur l’île de Montréal. Ce chiffre est passé de 390 en 2017 à 379 en 2019. Toutefois, la situation est demeurée stable dans les quatre autres secteurs géographiques de la CMM. Dans l’agglomération de Longueuil, par exemple, le nombre de voitures par 1000 habitants est de 553, et à Laval de 555.
« Même s’il y a une certaine stabilité du nombre de véhicules par personne, le parc automobile continue de croître, ce qui contribue à amplifier les émissions de GES et les problèmes de congestion. Ces données témoignent du besoin réel de consolider le réseau de transport en commun structurant de la région métropolitaine. » – Philippe Rivet, conseiller en recherche et responsable de l’Observatoire Grand Montréal
En novembre dernier, le gouvernement Legault avait présenté un plan vert axé sur l’électrification et visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre de façon significative. Cependant, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait alors dit que la situation géographique au Québec ne permettait pas la réduction du parc automobile. D’ici 2035, l’objectif est tout de même de proscrire la vente de véhicules à essence neufs dans la province.
Beaucoup plus de véhicules électriques
Dans son communiqué, la CMM indique aussi que le nombre de véhicules électriques au Québec a connu une forte augmentation. Cette augmentation est davantage prononcée sur le territoire de la CMM, passant de 19 270 de ce type de véhicules en circulation en 2018 à 32 590 en décembre 2019, soit une hausse de 69% en 12 mois. En 2014, ce même chiffre était de 2 480.
Neuf des 10 municipalités québécoises présentant la plus forte proportion de véhicules électriques sont situées sur le territoire de la CMM. Néanmoins, les voitures électriques représentent actuellement pas plus de 1,3 % des véhicules en circulation dans le Grand Montréal et 0,8 % dans le reste du Québec.
En janvier, le porte-parole de CAA-Québec déclarait que la hausse du nombre de véhicules électriques sur nos routes était encourageante, mais insuffisante puisqu’elle représentait seulement une fraction du parc automobile québécois. Selon lui, au-delà de la promotion de ce type de véhicule, le gouvernement se devait de miser sur le développement du transport en commun afin de réduire le nombre d’automobilistes et d’ainsi contrer la congestion routière.
En février, des groupes écologistes demandaient au gouvernement d’implanter une taxe sur les véhicules polluants. Une action qu’ils jugeaient urgente dans un contexte de crise climatique.