Le nombre de personnes hospitalisées pour le coronavirus à Montréal a récemment franchi le cap des 200, une situation qui inquiète la Santé publique à l’approche du temps des Fêtes.
Actuellement, Montréal enregistre une moyenne de 270 cas quotidiens de coronavirus, a indiqué mercredi la directrice régionale de santé publique de Montréal, Mylène Drouin, lors d’une conférence de presse tenue en après-midi à l’hôtel de ville de Montréal. Le taux de reproduction du virus se situe d’ailleurs sous la barre du 1 actuellement dans la métropole.
«C’est encourageant. Ça démontre que les gens ont moins de contacts», a indiqué Mme Drouin. Le plus récent bilan de la Santé publique de Montréal fait d’ailleurs état de 219 nouveaux cas en 24 heures.
La situation des hôpitaux préoccupe toutefois la Santé publique. Dans deux mois, le nombre de personnes hospitalisées pour la COVID-19 à Montréal a connu une hausse soutenue pour atteindre 207 actuellement, incluant 29 patients aux soins intensifs.
«Pour la première fois [depuis le début de la deuxième vague], nous avons franchi la barre des 200 patients hospitalisés dans les hôpitaux à Montréal», a déclaré la présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger.
Or, le réseau de la santé subit déjà, en temps normal, une croissance de son achalandage à cette période-ci de l’année, a-t-elle souligné.
«Pénurie de ressources»
En tout, la métropole compte 1000 lits d’hospitalisation, dont 150 en soins intensifs. «Donc, actuellement, on a encore de la capacité», a assuré Mme Bélanger. Elle prévient toutefois que si le nombre de personnes hospitalisées pour la COVID devait continuer d’augmenter dans les prochaines semaines, cela pourrait forcer le réseau de la santé à «délester certaines opérations».
«On est déjà dans une pénurie de ressources importantes et les employés sont fatigués», a ajouté Mme Bélanger, qui a qualifié les enjeux de main-d’oeuvre dans le réseau de la santé de «critiques» à Montréal. Ce sont d’ailleurs 350 employés du réseau de la santé qui ne sont actuellement pas au travail, soit parce qu’ils ont reçu un test positif à la COVID-19 ou qu’ils sont en attente du résultat d’un test de dépistage.
À partir de la première semaine de décembre, la Santé publique envisage donc de réduire progressivement l’offre de certains services dans les hôpitaux montréalais afin de pouvoir «donner des congés» aux employés de la santé, a indiqué Sonia Bélanger. Plusieurs d’entre eux risquent toutefois d’avoir un horaire qui ne leur permettra pas de bénéficier des journées permises par Québec pour tenir jusqu’à deux rassemblements, du 24 au 27 décembre.
Au plus fort de la première vague, le nombre de personnes hospitalisées à Montréal a atteint un sommet de 837, forçant la mise sur pause de nombreuses opérations, incluant des chirurgies et des traitements contre le cancer.
«Si on veut avoir une période des fêtes selon les lignes directrices de Québec, il va falloir faire attention. Dans les hôpitaux, on voit une augmentation [des hospitalisations] et ça nous fait peur parce qu’on doit donner des congés aux travailleurs de la santé.» -Sonia Bélanger, PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
Programmation hivernale
Afin d’inciter davantage les Montréalais à sortir dehors, où le risque de transmission du coronavirus est plus faible, Mme Plante présentera d’ailleurs jeudi la programmation hivernale de la Ville. Une patinoire ouvrira notamment en décembre au square Cabot, près de la station de métro Atwater.
«Bien sûr, il y aura des règles [sanitaires] à respecter pour les patinoires, mais on veut que les gens bougent», a lancé Mme Plante.
Des petites places publiques – baptisées «stations hivernales – verront aussi le jour à proximité d’artères commerciales afin d’«animer et d’agrémenter votre magasinage», a ajouté Mme Plante, qui souhaite ainsi faire la promotion de «l’achat local».
254 éclosions
La Santé publique rapporte actuellement 254 éclosions actives à Montréal, dont 109 en milieux de travail, 74 dans des écoles, 40 en milieux de soins et 21 en services de garde. Il s’agit, dans la vaste majorité des cas, de petites éclosions, a précisé Mylène Drouin.
Par ailleurs, bien que le taux de positivité ait diminué sous la barre de 5% en général à Montréal, la Santé publique rapporte toutefois «quelques quartiers chauds». Il s’agit entre autres de Parc-Extension, de Snowdon, de Rivière-des-Prairies, de LaSalle et de Saint-Léonard.