En matière de COVID-19, Montréal est sur la bonne voie, malgré cinq «quartiers chauds», a indiqué mercredi la directrice régionale de santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin. Pour ceux-ci, des plans locaux ont été mis en place.
«Montréal va dans la bonne direction, a assuré la Dre Drouin. Les efforts que nous avons faits les dernières semaines commencent à porter fruit. L’importante hausse qu’on a connue début septembre a maintenant atteint un plateau.»
Dre Drouin a cependant identifié cinq quartiers chauds. Il s’agit de Parc-Extension, Snowdon, Saint-Laurent, Côte-des-Neiges et Pointe-St-Charles. Dans ces quartiers, la propagation de la COVID-19 est encore importante.
«Nous n’avons pas réussi à mettre le doigt sur une seule cause. Il s’agit plutôt d’un contexte lié aux inégalités sociales, ou à certains aspects ethnoculturels qui font que nos messages sont moins bien compris.» -Mylène Drouin.
Selon elle, il est par exemple plus difficile de bien s’isoler quand on habite avec quatre ou cinq autres personnes dans un 3 1/2. En outre, bon nombre de travailleurs précaires habitent ces zones-là.
Des plans ciblés pour ces quartiers
Dans ces quartiers chauds, Montréal a augmenté l’accès au dépistage de la COVID-19, notamment en effectuant davantage de démarchage auprès de la population locale. Une «approche de terrain» est privilégiée.
La mairesse Valérie Plante, également présente, a indiqué que des plans d’intervention locaux y ont été déployés, en partenariat avec la Santé publique et les organismes communautaires.
Il s’agit de «plans ciblés», dit-elle, pour offrir les «bons outils» aux citoyens dans cette lutte contre la COVID-19.
Le dernier bilan quotidien du gouvernement recense 1072 nouveaux cas de COVID-19 au Québec dans les dernières 24 heures. Montréal reste la région enregistrant la plus forte hausse avec 223 nouveaux cas, et 36 personnes en soins intensifs.
Dre Drouin s’est réjoui que le taux de reproduction du virus soit descendu sous la barre du 1. La preuve que les mesures de confinement fonctionnent, selon elle.
Plante double les lits disponibles pour l’hiver
L’autre gros dossier est l’itinérance, qui a augmenté avec la pandémie.
La mairesse Plante a ainsi évoqué «le sentiment d’urgence» qu’a Montréal à trouver des solutions aux personnes qui n’ont pas de toit. Et ce, alors que les refuges sont à pleine capacité et que l’hiver est à nos portes.
«On veut doubler le nombre de ressources habituellement disponibles durant l’hiver. On passe de 200 à 400 lits d’urgence. En plus de bonifier les centres de jour.» – Valérie Plante
Pour l’heure, ce plan est en phase de finalisation, explique Plante. On prépare les sites, et on recrute du personnel.
«On ne va laisser personne derrière durant l’hiver, a-t-elle promis. Et on vous présentera bientôt un plan hivernal revu et augmenté.»
L’objectif est que ces lits servent également aux campeurs de Notre-Dame, de plus en plus nombreux. «Personne ne doit camper cet hiver. Je ne peux pas l’accepter. Une tente ne protège pas du froid», a indiqué la mairesse.
Selon Plante, les besoins seront néanmoins à réévaluer au fur et à mesure.
«Avec l’hiver, on risque de voir d’autres gens qu’on ne voit pas maintenant, et qui ont besoin de lits. C’est une situation jamais vue. Il va falloir qu’on s’adapte.» -Valérie Plante