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Logement: Montréal trouve insuffisante l’entente entre Québec et Ottawa

logement social Robert Beaudry
Le responsable de l’habitation au comité exécutif, Robert Beaudry. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal ignore toujours la somme qu’elle recevra de la part de l’entente conclue au début du mois entre Québec et Ottawa en matière de logement. Elle s’attend toutefois à ce que ce montant soit insuffisant pour répondre à ses besoins.

Après trois ans de négociations, Québec a dévoilé le 6 octobre certains détails quant à l’entente conclue avec Ottawa concernant la Stratégie nationale sur le logement. Celle-ci prévoit l’investissement de sommes égales par les deux paliers de gouvernement totalisant près de 3,7 G$ sur 10 ans.

Ce montant servira notamment à financer entre 2800 et 4000 logements par le biais du programme AccèsLogis. L’entente vise aussi à rénover de nombreuses habitations à loyer modique (HLM) à travers la province, entre autres.

«La Ville dispose maintenant de leviers cruciaux pour faire avancer les projets qui sont supportés à bout de bras par les groupes de ressources techniques», a ainsi fait valoir lundi la leader de l’opposition officielle, Karine Boivin-Roy.

Cette dernière a profité de la séance du conseil municipal pour presser l’administration de Valérie Plante à faire face à la situation «criante» de la crise du logement à Montréal.

«Pas encore suffisant»

Or, il existe encore plusieurs zones d’ombre dans cette entente. On ignore notamment quelle somme ira à la réalisation de projets dans la métropole, et quand celle-ci recevra l’aide attendue.

«On n’a pas encore eu de sommes qui sont descendues à Montréal pour réaliser les unités de logements. Ce qui a été annoncé oui, c’est une très bonne nouvelle. Oui, c’est un pas supplémentaire. Mais ce n’est pas encore suffisant», a répondu le responsable de l’habitation à la Ville, Robert Beaudry.

Selon ce dernier, Québec devra déployer des sommes supplémentaires, en complément à cette entente, pour répondre aux besoins de la métropole en matière de logement. La Ville évalue notamment à 150 M$ la somme annuelle manquante, «seulement pour rattraper le déficit d’entretien du parc de HLM», a soulevé Mme Boivin-Roy. L’Office municipal d’habitation de Montréal évalue aussi à 8000 le nombre d’unités logement en piètre état dans la métropole qui auraient besoin de rénovations.

«Les projets se développent, les projets avancent. Mais à un moment donné, ça stagne dans la machine, a reconnu Robert Beaudry. Il va falloir que le gouvernement provincial, au-delà d’appareiller les sommes avancées par le gouvernement fédéral, en ajoute plus, comme historiquement, ça a toujours été le cas.»

Une demande que partage l’Association des groupes de ressources techniques du Québec. Son directeur général, Éric Cimon, affirme que le programme AccèsLogis permettait il y a quelques années de développer 3000 logements communautaires et sociaux par année dans la province.

«Maintenant, on est à 300 par année […] C’est nettement insuffisant», soulève-t-il à Métro.

«Pour nous, ce sont de bonnes nouvelles [cette entente sur le logement]. Mais il reste encore énormément à connaître sur le fond.» -Robert Beaudry, responsable de l’habitation à la Ville

Aide aux itinérants

Pendant ce temps, le campement de la rue Notre-Dame Est continue de prendre de l’ampleur. Ce sont actuellement près de 300 personnes qui logent dans des tentes réparties sur un espace vert situé près du square Dézéry.

«On a vu une augmentation importante du nombre de personnes demeurant dans ces tentes depuis un bon moment», a soulevé lundi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Au départ, la Ville avait établi la date butoir du 31 août pour le départ des personnes établies sur ce campement, avant de changer d’avis.

«C’était naïf de croire qu’une population qui n’a nulle part où aller allait se lever et s’en aller», a laissé tomber M. Perez, qui a rappelé que les nouveaux refuges temporaires mis en place par la Ville dans les derniers mois ont atteint dans plusieurs cas leur pleine capacité. Le nombre de sans-abri aurait d’ailleurs doublé à Montréal depuis le début de la pandémie, aux dires de la mairesse Valérie Plante.

«Force est d’admettre que les besoins ont augmenté. Donc, on est en train de revoir à la hausse [les services offerts aux itinérants] et de travailler avec tous les partenaires», a assuré cette dernière. Elle n’a toutefois pas indiqué quand la Ville présentera son plan d’action pour offrir un lit et des services à tous les itinérants de la métropole cet hiver.

«On est dans une situation qui empire. L’hiver est à nos portes et il n’y a pas de solutions indiquées», a déploré M. Perez.

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