Montréal ouverte à une réduction des taxes pour les commerces du centre-ville
La Ville de Montréal demandera à Québec l’autorisation de réduire la charge fiscale des commerces du centre-ville, durement affectés par la crise du coronavirus.
Ensemble Montréal a déposé une motion durant la séance du conseil municipal afin que la Ville réclame auprès de Québec «le droit exceptionnel et temporaire» de réduire la charge foncière des immeubles non résidentiels du centre-ville. La mesure entrerait en vigueur à temps «pour l’année financière 2021», espère l’opposition officielle.
Au cours des derniers mois, le cœur de la métropole a durement écopé de la crise du coronavirus, qui l’a vidé de ses touristes et d’une vaste majorité des travailleurs des tours à bureaux.
Taxes foncières des commerces
Entre-temps, un nouveau rôle d’évaluation foncière prévoyant une hausse moyenne de la valeur foncière des immeubles de 13,7% dans l’agglomération est entrée en vigueur le 1er juillet. Une hausse qui survient alors que selon un récent rapport de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), la valeur des immeubles commerciaux et des tours à bureaux du centre-ville aurait diminué dans les derniers mois, en raison de la pandémie.
Devant ce constat, tant l’IDU que la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ont pressé la Ville dans les dernières semaines de réduire la charge fiscale des commerces du centre-ville.
«On veut limiter au maximum les charges fiscales des gens. C’est difficile en ce moment. Ce qu’on veut, c’est que le prochain budget soit contributif à l’économie montréalaise et ne vienne assurément pas nuire à la stratégie économique de notre administration», a assuré mardi le président du comité exécutif, Benoit Dorais. Ce dernier a ainsi dit accueillir favorablement cette motion, dont une version amendée a ensuite été adoptée à l’unanimité mardi après-midi.
«Le fait qu’on adopte cette motion de façon unanime envoie un message fort au gouvernement du Québec comme quoi on veut une baisse de la charge fiscale des commerces du centre-ville», a réagi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.
«La population peut attendre de notre administration à ce qu’on réduise les charges fiscales au minimum.» -Benoit Dorais, président du comité exécutif
Zone orange
Selon Lionel Perez, une telle demande est encore plus pertinente maintenant, alors que la métropole a basculé cette semaine au palier orange dans le système d’alertes régionales mis en place par Québec dans le contexte de la crise sanitaire.
«Si on s’attendait à une hausse de l’achalandage au centre-ville, on peut s’attendre à ce que ça soit coupée court par la situation sur le terrain», a souligné l’auteur de cette motion. M. Perez presse ainsi la Ville de passer à l’action rapidement afin d’avoir le feu vert pour réduire les taxes des commerces du centre-ville.
«On doit passer de la théorie à la pratique. Il faut que l’administration fasse des demandes auprès du gouvernement du Québec pour que cette demande se concrétise», a martelé l’élu, qui espère voir cette demande prendre forme «dans les plus brefs délais».