Malgré tous les chamboulements de la dernière année scolaire, le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) a annoncé un taux de diplomation record de 88,8% pour l’année 2018-2019. Il s’agit de 10,4 points de plus que l’ensemble du réseau public du Québec.
Le CSSMB dépasse ainsi son sommet précédent de 87,4%, atteint en 2017-2018. «Au-delà des chiffres, ce qui est important, c’est que nos jeunes ont des diplômes en main. C’est une proportion de plus en plus grande, année après année», indique le directeur général, Dominic Bertrand.
«Réduire les écarts entre les différents groupes d’élèves c’est vraiment là-dessus qu’on travaille le plus pour que tous les jeunes puissent avoir la même chance de réussir.» – Dominic Bertrand, directeur général du CSSMB.
Le Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM) prend toutefois cette statistique avec un grain de sel puisqu’il y a toujours des jeunes qui ne font pas leur parcours scolaire dans les temps prévus.
«On prend le beau chiffre global, mais quand on regarde le nombre d’élèves en difficultés d’apprentissage qui sont laissés en arrière, c’est très préoccupant», affirme la présidente, Mélanie Hubert.
Si les problèmes rencontrés par les jeunes ne sont pas pris en charge rapidement, les études postsecondaires peuvent devenir plus difficiles. «Les enseignants du collégial et du réseau universitaire continuent de nous dire que les étudiants ne savent pas écrire, lire et qu’ils ne sont pas efficaces dans leurs études», explique-t-elle.
Aider les garçons
Malgré des chiffres encourageants, le taux de diplomation chez les garçons demeure inférieur à celui des filles. Au CSSMB, ils réussissent leur cinquième secondaire à 85,6% comparativement à 92,4% pour leurs paires féminines. L’écart avec le reste du réseau public dans la province se situe à 12,2 et 6 points respectivement.
«Dans les dernières années, on a beaucoup travaillé à rattraper le retard des garçons», explique Mme Hubert.
Pour permettre aux adolescents d’avoir les mêmes chances à la fin de leur cinquième secondaire, le CSSMB les encadre davantage depuis quelques années avec, entre autres, le Service d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagnement (SARCA) de l’élève, ainsi que la mise en place d’un bureau de statistiques et d’imputabilité afin de mesurer le niveau de réussite.
«Un gars qui ne réussit pas à l’école va décrocher. Même s’il est bon dans le parascolaire, il faut d’abord s’assurer de sa réussite», admet M. Bertrand.
L’enseignement efficace est une autre mesure, alors que les professeurs peuvent suivre un programme de deuxième cycle offert à la Teluq.
Exode vers le privé
Environ 40% des élèves de la cohorte de 2019 ont délaissé le réseau public au profit du privé à la fin de leur sixième année du primaire. Le directeur du CSSMB croit que la forte proportion d’écoles privées sur l’île de Montréal en est la cause.
«C’est un échec lamentable du réseau scolaire dans son ensemble, qu’il y ait autant d’élèves redirigés vers le privé», croit pour sa part Mme Hubert.
Elle souligne toutefois qu’il ne s’agit pas d’une problématique propre au CSSMB.
«La population en générale trouve les professeurs sympathiques, mais n’a pas confiance envers le réseau public», explique-t-elle, ajoutant au passage que le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys couvre l’Ouest-de-l’Île de Montréal, un territoire où les familles ont davantage les moyens d’inscrire leurs enfants à l’école privée.
Afin d’éviter une régression du taux de diplomation, notamment en raison de la pandémie de COVID-19, le directeur du CSSMB assure que les services éducatifs offerts aux élèves, comme la présence de psychologues et de psychoéducateurs, permettront d’assurer leur réussite scolaire.