La Ville de Montréal a versé le tiers de ses subventions disponibles pour les commerces de la métropole depuis le début de la pandémie de COVID-19. Malgré l’incertitude des derniers mois, «l’hécatombe attendue n’est pas arrivée», soutient l’administration de la mairesse Valérie Plante.
C’est ce qu’a soutenu jeudi le responsable du développement économique et commercial au comité exécutif, Luc Rabouin.
«On ne note pas d’augmentation de locaux vacants et paradoxalement, il y a des locaux qui se louent actuellement. Ça bouge», a-t-il indiqué.
Le conseiller de ville maintient que «ça ne veut pas dire qu’on est sortis du bois». Il s’attend à des mois cruciaux pour les commerces cet automne.
La Ville annonçait par ailleurs jeudi avoir engagé 1 M$ de ses subventions sur une enveloppe de 3 M$.
«Il reste de l’argent», a convenu M. Rabouin. Au total, la Ville comptabilise 82 entreprises ayant fait appel aux subventions. Officialisé en mai, le Fonds de consolidation des activités commerciales arrive à échéance à la fin septembre.
«Il y a beaucoup de dossiers en analyse. Donc, en ce moment, on a 1 M$ d’engagé, mais on pourrait probablement être rendu à 1,2$ ou 1,3 M$ dans les prochains jours», croit l’élu.
PME Montréal cogestionnaire du fonds, est «confiant» de voir tous les fonds distribués d’ici la fin-septembre.
Selon l’opposition d’Ensemble Montréal, l’exécutif a été trop «réactif» dans le dossier. «Il y a certainement eu un problème de communication», tonne le porte-parole du parti en matière de développement économique, Aref Salem.
Il exhorte la ville-centre de prolonger les versements jusqu’à «la fin de l’année».
Pas de report du compte de taxes
Le point de presse de la ville-centre se tenait dans un commerce du Plateau, État de choc. Si sa propriétaire se réjouit d’avoir engrangé des subventions gouvernementales, elle s’inquiète de l’arrivée le 1er septembre du second compte de taxes de l’année.
«Je ne suis pas heureuse. Nous n’avons pas l’argent. Nous devrions avoir une pause», a laissé tomber Maud Gaudreau.
Mais Montréal persiste et signe: aucune question de reporter à nouveau la date limite. Les commerçants avait déjà obtenu deux sursis.
«La Ville a déjà ses propres enjeux financiers en ce moment», a affirmé M. Rabouin.
La saison des cônes oranges
Interrogé sur l’avancement des travaux sur l’Île, que plusieurs commerçants trouvent trop encombrants, le représentant de la ville-centre ne change pas non plus son fusil d’épaule.
«On a un déficit d’infrastructures, a signalé M. Rabouin. On essaie d’aller le plus vite possible. Évidemment, ça fait mal à chaque année. Mais cette année, on a moins de clients, de touristes. En quelque sorte, c’est le meilleur moment.»
Plusieurs commerçants sont sortis sur la place publique cet été afin de faire part de leur opposition aux voies actives sécuritaires et au report de certains chantiers.
«Je pense que, ce que les commerçants, ce qu’ils veulent, c’est qu’on puisse respecter les échéanciers», constate le directeur général de PME Montréal, Jean-François Lalonde.
Le leader adjoint de l’opposition officielle à la Ville, Francesco Miele, est loin de partager cet avis. «Ça vient empiéter dans la relance économique», avance l’élu.