Des membres d’Infologis, le comité logement de l’est de l’île de Montréal, ont tenu une action collective devant le bâtiment du Cinéma Paradis pour dénoncer le sous-financement du logement social.
Pour Infologis, le bâtiment vétuste qui abritait le Cinéma Paradis est un cas parmi tant d’autres qui témoigne du désinvestissement des gouvernements provincial et fédéral en matière d’habitation.
«Montréal a besoin de plus de 22 500 unités de logement social en cinq ans pour espérer répondre à la crise du logement, et des terrains comme celui-là sont à l’abandon pendant plus de 10 ans. Il faut tout faire pour que ce ne soit plus le cas», affirme l’organisatrice communautaire à Infologis, Catherine Cliche.
Ce sont présentement plus de 300 ménages locataires qui sont inscrits sur la liste de requérants de logements sociaux d’Infologis.
«C’est la pointe de l’iceberg, parce qu’en fait ce sont seulement les ménages locataires qui se sont inscrits chez nous, ça ne comprend pas les listes détenues par les groupes de ressources techniques, ou encore les demandes faites de manière individuelle auprès des HLM, coopératives et OSBL d’habitation», explique Iili Bergeron, organisatrice communautaire à Infologis.
Elle déplore que le temps d’attente pour obtenir du logement social peut souvent prendre «plusieurs années», car il n’y en n’a pas assez d’unités qui sont construites pour répondre aux besoins des ménages locataires.
À moyen et long termes, l’investissement dans le logement social est une «stratégie essentielle» de sortie de crise du logement pour les ménages de l’est de l’île de Montréal, ajoute-t-elle.
«Il est de plus en plus difficile pour les ménages locataires de se loger convenablement, dans des logements de la bonne taille, salubre et abordable en fonction de leur revenu.»
– Catherine Cliche, organisatrice communautaire à Infologis de l’est de l’île de Montréal
Des mesures insuffisantes, selon Infologis
Par ailleurs, Infologis déplore que les solutions amenées par le gouvernement Legault viennent en aide aux ménages mieux-nantis plutôt qu’à ceux qui attendent des unités d’habitation neuves ou en processus de rénovation.
Le gouvernement du Québec ne prévoit pas de nouvelles mesures d’aide pour ceux qui n’ont pas renouvelé leur bail pour le 1er juillet et qui ne réussiront pas à se loger convenablement dans ces conditions difficiles.
Il ne prévoit rien non plus pour ceux qui devront composer avec la reprise de leur logement, ceux qui font face à une éviction ou une « rénoviction » après la levée de la suspension des effets des jugements de la Régie du logement, prévue pour le mois de juillet.
1,6%
Le taux d’inoccupation global est de 1,6% dans l’est de l’île. Le point d’équilibre se situe à 3%.