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BIXI Montréal: le chantier «titanesque» de Marie Elaine Farley

BIXI Montréal Marie Elaine Farley
La présidente de Bixi, Marie Elaine Farley. Photo: Josie Desmarais/Métro

BIXI Montréal est devenu dans les dernières années un mode de transport prisé par des milliers de Montréalais pendant la belle saison. Le service de vélos en libre-service aurait toutefois bien pu disparaître dès 2014 alors que son ancien exploitant faisait face à une faillite. Métro s’est entretenu avec la présidente sortante de l’organisme, Marie Elaine Farley, au sujet du chantier «titanesque» qu’elle a entrepris ces dernières années.

Depuis six ans, BIXI Montréal n’a cessé de croître. Alors que ses vélos étaient autrefois concentrés dans les quartiers centraux de la métropole, on peut maintenant les apercevoir sept mois par année à Laval, à Longueuil de même qu’à Westmount et à Montréal-Est, entre autres.

L’organisme a d’ailleurs fracassé tous ses records l’an passé avec une croissance de son achalandage de 8%, alors que celui-ci accueillait ses premiers vélos électriques. Il en compte actuellement 160 et 1000 autres sont attendus cet été.

«Depuis 2014, on a été en croissance constante à tous les plans», se réjouit Mme Farley, qui a annoncé à la fin mai aux membres de BIXI Montréal son départ du poste de présidente de l’organisme. La Ville doit maintenant définir qui viendra la remplacer à ce poste clé. Deux autres administrateurs ont aussi décidé de quitter leur poste.

BIXI Montréal, le chantier «titanesque» de Marie Elaine Farley

Pourtant, il y six ans, l’avenir du service était bien incertain. Son ancien opérateur, la Société de vélo en libre-service, avait fait faillite en 2014, soit cinq ans après le lancement de la première saison de BIXI dans la métropole, en 2009. La crédibilité du service, qui avait reçu un prêt de 37 M$ de la Ville en 2011, était alors remise en question. 

Afin d’assurer la survie de BIXI Montréal, la Ville en a repris les actifs en 2014. C’est alors que Mme Farley s’est fait proposer par l’ancienne administration de Denis Coderre de présider l’organisme à but non lucratif qui gère depuis ce service.

«C’était titanesque comme défi, mais on était tous persuadés que BIXI avait sa place dans l’avenir de Montréal et que c’était un fleuron qu’il fallait sauver. Quand j’ai accepté le défi, je savais que ça n’allait pas être facile», raconte Mme Farley.

Elle et son équipe ont alors rédigé et présenté à la Ville un plan d’affaires de cinq ans, «qui se voulait les bases de comment devrait fonctionner BIXI». C’est ainsi que l’organisme a réussi à s’attirer des commanditaires et à se bâtir une clientèle fidèle. 

«C’était compliqué à l’époque parce que quand on cognait à la porte de grands partenaires, puisqu’on avait un passé entaché, c’était difficile. Mais on l’a fait et on a réussi», ajoute l’avocate de formation, qui quitte son poste avec «le sentiment du devoir accompli». 

«On a pris le flambeau quand on avait une crise de confiance majeure à tous les niveaux, tant au niveau des citoyens et des médias qu’auprès de la Ville.» -Marie Elaine Farley, présidente sortante de BIXI Montréal

Crise sanitaire

Six ans après avoir survécu à une faillite, BIXI Montréal fait maintenant face à la crise du coronavirus. Celle-ci a réduit considérablement son achalandage dans les dernières semaines alors que les habitudes de déplacements ont été chamboulées par le virage de nombreuses entreprises en faveur du télétravail.

Mme Farley ne s’inquiète toutefois pas de cette situation. Elle voit d’ailleurs d’un bon oeil le déconfinement progressif de la métropole. Selon des données fournies à Métro, l’achalandage du service a remonté en juin pour atteindre une moyenne de 14 558 déplacements quotidiens jusqu’à maintenant.

«Le vélo est une réponse [à la crise sanitaire] dans plusieurs pays. On le voit même à Montréal», souligne-t-elle en référence aux nombreux aménagements cyclistes mis en place par la Ville. 

Mme Farley ne serait d’ailleurs pas surprise de voir BIXI Montréal s’étendre dans d’autres villes du Québec dans les prochaines années. Une possibilité que prévoit d’ailleurs l’entente de 10 ans signée entre l’organisme et la Ville l’an dernier.

«Ce sera à la nouvelle administration [de BIXI] à poursuivre les efforts pour voir quelles sont les municipalités intéressées», ajoute-t-elle. 

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