L’excédent accumulé par BIXI Montréal l’an dernier à la suite d’une nouvelle saison record risque de ne pas être «suffisant» pour combler les pertes qu’engendre la crise du coronavirus sur les activités du système de vélos en libre-service.
L’organisme a dévoilé mercredi matin son rapport financier pour l’année 2019. Celui-ci fait état d’une croissance de 8% de l’achalandage à BIXI pour un total de 5,8 millions de déplacements réalisés en sept mois l’an dernier.
Cette saison, la plus achalandée de son histoire, a permis à BIXI d’encaisser un excédent de près de 594 000$, soit un peu plus de 4% de son budget.
«Au 31 décembre [2019], on termine l’année en excellente situation financière», s’est réjouie mercredi matin la présidente du conseil d’administration de l’organisme, Marie Elaine Farley. Cette dernière, qui quittera bientôt son poste, a présenté ce rapport aux élus du comité exécutif dans le cadre de leur séance hebdomadaire.
Un excédent «insuffisant»
L’organisme, qui a signé une nouvelle entente de 10 ans avec la Ville l’an dernier, appréhende toutefois des baisses de revenus importantes cette année en raison de la pandémie. Des pertes que le surplus accumulé l’an dernier ne saura combler.
«Ça donne un petit coussin, mais ce ne sera pas suffisant. Nos excédents nous servent à financer notre croissance», confie à Métro le directeur général de BIXI Montréal, Christian Vermette. L’an dernier, le surplus de l’organisme a servi à acheter 120 vélos à assistance électrique sur les 160 que compte actuellement celui-ci, souligne-t-il.
«Il est difficile de prévoir ce que sera l’année 2020 pour BIXI.» -Marie Elaine Farley, présidente du conseil d’administration de BIXI Montréal
Baisse de l’achalandage à BIXI
Actuellement, l’organisme écope notamment d’un manque de clients. À la fin du mois d’avril, l’achalandage quotidien du service avait chuté de plus de moitié par rapport à la même période, l’an dernier, selon des données obtenues au début du mois de mai par Métro.
Si le service a connu un achalandage semblable à l’an dernier au cours des dernières fins de semaine, il demeure faible le reste de la semaine, explique M. Vermette.
«La semaine, ce qu’on peut constater, c’est qu’il n’y a vraiment pas d’heure de pointe le matin. Donc, en termes de déplacements absolus, c’est une baisse importante», souligne-t-il.
Ce dernier garde toutefois «espoir» que le déconfinement progressif de la métropole saura permettre à l’organisme de regagner une certaine popularité. Dès lundi prochain, les commerces ayant pignon sur rue dans le Grand Montréal pourront rouvrir leurs portes.
«C’est sûr qu’il va y avoir une hausse de l’achalandage, mais si les tours à bureaux restent confinées et que les universités demeurent en télétravail, on perd une clientèle importante», souligne toutefois M. Vermette.
L’organisme peine aussi à attirer cette année des commanditaires pour afficher sur ses vélos. Or, en 2019, BIXI a tiré environ 4 M$ de revenus provenant principalement de commanditaires et de la vente d’espace publicitaire.
«On a défini quelques commanditaires pour 2020, mais il y a quand même un manque à gagner par rapport à 2019», ajoute-t-il.
Le REV va de l’avant
Des fonctionnaires de la Ville ont par ailleurs présenté mercredi matin les travaux à venir cet été dans le cadre de la première phase du Réseau express vélo (REV), un vaste circuit de 184 km qui comptera à terme 17 voies cyclables protégées d’une bonne largeur.
Ainsi, les premiers travaux dans la cadre de ce projet commenceront en juillet sur les rues Berri, Lajeunesse et Saint-Denis, dont le réaménagement devrait prendre fin en octobre. À plusieurs endroits, des mailles de béton permettront de séparer ces pistes cyclables des voies réservées aux véhicules, qui bénéficieront de moins d’espace pour circuler.
«Tout ça va vraiment permettre aux Montréalais et aux Montréalaises, petits et grands, de profiter d’un réseau cyclable sécuritaire», a affirmé la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Le REV pourrait d’ailleurs bénéficier à BIXI Montréal, qui entend adapter l’installation de ses bornes d’ancrage à ce futur réseau de pistes cyclables.
«C’est clairement très intéressant pour nous», se réjouit Christian Vermette.