Déconfinement: la STM distribuera des masques aux usagers
La Société de transport de Montréal (STM) lancera dans les prochains jours une opération de distribution de masques auprès des usagers dans le métro et les bus, alors que le déconfinement et la relance de l’économie est imminente dans la région métropolitaine. On ne prévoit aucune obligation pour le moment toutefois.
«On est encore en train de déterminer de quelle manière ça va se faire, mais chose certaine: ce sera prêt pour le déconfinement», a confirmé vendredi le président du conseil d’administration de la société de transport, Philippe Schnobb.
Des commandes seront passées auprès de «plusieurs fournisseurs», assure le directeur général Luc Tremblay, qui dit vouloir privilégier l’achat québécois autant que possible. Concrètement, la STM vise à obtenir jusqu’à 600 000 masques dans un «achat groupé» qui inclura également les sociétés de transport de Laval et de Longueuil, ainsi qu’exo, notamment. «On va s’assurer d’en donner le plus possible dès le départ», ajoute M. Tremblay.
Une «pression sociale»
Plusieurs experts avaient sommé la STM de fournir des masques aux usagers dans les dernières semaines. «On a ici une occasion de fidéliser l’usager et de remettre de l’avant le transport collectif. Distribuer des masques pourrait devenir cette façon de sécuriser la clientèle», avait expliqué à Métro la professeure au Département de responsabilité sociale de l’UQAM, Danielle Pilette.
Refusant de parler d’obligation, M. Schnobb a pour sa part «fortement recommandé» le port du masque dans le transport collectif. «Si ça devient obligatoire, ça engendre toute une série de contrôles. Nos inspecteurs ont autre chose à faire que de devenir la police du masque», martèle-t-il.
«Il y aura une pression sociale qui se développera pour inciter au port du masque. Ça doit devenir la norme dans le transport collectif.» -Philippe Schnobb, président de la STM
Grande «incohérence», dénonce l’opposition
Joint par Métro, le chef de l’opposition officielle Lionel Perez dénonce «l’incohérence complète» qu’est celle de distribuer des masques aux usagers, sans toutefois obliger le port obligatoire, que son parti réclame depuis plusieurs semaines déjà.
«C’est carrément dangereux, fustige le conseiller élu dans le district de Darlington. Ça envoie un message contradictoire à la population. On change les habitudes lorsqu’on change les normes. Jusqu’à ce qu’on exige le masque, la majorité des usagers ne vont pas le porter. C’est ça la réalité.»
«La STM se tire carrément dans le pied. Les gens vont avoir peur d’utiliser le transport collectif, ce qui va encore plus retarder la reprise de l’achalandage.» -Lionel Perez, chef de l’opposition
M. Perez refuse par ailleurs «d’acheter» l’argument de la complexité d’application d’une obligation. «On a des agents de sécurité et des moyens de communication faciles à utiliser, d’autant plus qu’on a le temps d’habituer la population avant le déconfinement, tranche-t-il.
Les bus «protégés», le service augmenté
Dans les bus, la société de transport promet d’installer une «barrière physique» entre les usagers et ses chauffeurs. Mais la forme reste à déterminer.
«On étudie toutes sortes de matériaux. On a entamé des discussions avec le syndicat pour trouver le matériel le plus sécuritaire.» -Luc Tremblay, directeur général de la STM
La perception des titres de transport, qui n’est plus effectuée depuis des semaines, reprendra graduellement «lorsqu’un nombre significatifs de bus auront été modifiés» et que l’embarquement pourra de nouveau se faire par l’avant.
Par ailleurs, un système «d’indicateur de charge», qui permettrait aux usagers de voir à distance le pourcentage de clients dans le métro et les bus, sera bientôt mis sur pied. «Chacun pourrait ainsi avoir toute l’information avant de quitter son domicile», illustre Philippe Schnobb.
L’offre de service, qui a été réduite de 20% pendant le confinement, a été bonifiée dans le métro. La fréquence des passages de trains serait «de retour à un niveau habituel». Quelque 1225 bus circuleront également en heure de pointe d’ici au déconfinement, soit un niveau «similaire» à la capacité estivale standard. Malgré tout, l’achalandage sera «beaucoup moins important», selon Luc Tremblay.