Des autobus de la Société de transport de Montréal (STM) se transformeront en «unités mobiles» de dépistage dans les prochains jours. Objectif: accélérer les efforts de dépistage dans les secteurs particulièrement affectés par la crise du coronavirus.
«En temps de crise, c’est plus important que jamais de briser les silos et de collaborer ensemble. C’est ce qu’on fait le plus possible. On veut trouver des solutions rapides à des besoins pressants», a indiqué lundi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Selon une porte-parole de la STM, Amélie Régis, le nombre de bus redéployés dépendra «des besoins de la santé publique». Celle-ci en fera surtout l’usage dans les «quartiers chauds» où des éclosions sont apparues dans les deux dernières semaines.
Quelles zones à privilégier?
À Montréal, les arrondissements les plus touchés par la crise de la COVID-19 sont Montréal-Nord, Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. Ils comptent tous plus de 1000 cas chacun. Ces «bus de dépistage» se rendront aussi dans des arrondissements moins bien desservis par le transport collectif.
«Ça va nous permettre de comprendre ce qui se passe dans les quartiers, en termes de transmission communautaire.» -La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal
La santé publique promet par ailleurs qu’une «campagne de sensibilisation» aura lieu dans les prochains jours auprès des populations ciblées. Celles-ci seront mises au courant des horaires de passage de chaque unité mobile. «On aimerait déployer le service à plus large échelle au courant de la semaine», indique Mme Drouin. Elle avoue toutefois que des enjeux de logistique et d’aménagement devront d’abord être adressés.
Cette nouvelle tombe quelques jours après l’ouverture d’une clinique de dépistage dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. La Ville a aussi annoncé l’augmentation de la capacité de tests dans Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies. Il est maintenant possible d’y tester jusqu’à 100 personnes symptomatiques par jour. «Il y avait déjà ces initiatives dans les quartiers. Maintenant, on va pouvoir le faire de façon plus systématique», illustre la docteure.
La STM veut rassurer ses chauffeurs
Interpellé sur le sujet lundi, le président du conseil d’administration de la STM, Philippe Schnobb, a assuré que chaque autobus sera «désinfecté par les autorités» de santé publique. «On peut comprendre que certains chauffeurs et employés soient inquiets. Mais c’est important de le mentionner. La santé et la sécurité est toujours au cœur de nos préoccupations», note-t-il.
«On nous a parlé de ça jeudi. On a mis ça en place en peu de temps. C’est très rare en transport collectif qu’on règle des dossiers similaires en trois jours.» -Philippe Schnobb, de la STM
Alors que la réouverture des écoles et des commerces arrive à Montréal, M. Schnobb affirme que son organisation publiera «les grandes lignes» de son plan de déconfinement d’ici la fin de la semaine. Il visera en particulier les bus et le métro.
«On regarde avec la santé publique s’il serait possible que les règles de deux mètres soient mitigées, en prenant différentes mesures [pour limiter les risques de transmission]», avait-il expliqué à Métro, il y a quelques semaines, en lançant une réflexion avec plusieurs partenaires en vue du déconfinement.
Vendredi, le gouvernement Legault a annoncé qu’il augmentera le nombre quotidien de tests de dépistage de manière «agressive», passant de 6000 à 14 000 dès cette semaine. Leur nombre pourrait éventuellement doubler pour atteindre près de 30 000. Québec prévoit une consacrer environ 6000 tests aux personnes symptomatiques dans la population.