Ouverture des comptoirs de permis: un engorgement est à prévoir, selon la CORPIQ
Alors que Montréal ouvre progressivement dès aujourd’hui ses comptoirs de permis, un regroupement de propriétaires prévient qu’un engorgement de ce service est à prévoir à l’approche de la période des déménagements, qui se veut propice aux travaux de rénovation.
Après un mois et demi de fermeture en raison de la crise du coronavirus, la Ville a annoncé lundi la réouverture partielle des comptoirs de permis situés dans ses 19 arrondissements. Celle-ci se fera de manière progressive du 4 au 11 mai et seules les personnes qui ont pris un rendez-vous en appelant le 311 pourront s’y rendre. Il sera impossible de prendre un rendez-vous sur place.
Par voie de communiqué, l’administration municipale indique qu’elle s’arrime ainsi à la décision de Québec de permettre à l’ensemble des travaux de construction de reprendre dès le 11 mai à travers la province. Les demandes de permis ne se limiteront alors pas aux unités résidentielles prévues d’ici au 31 juillet, mais aussi aux demandes plus générales pour des travaux de modification et d’agrandissement de logements, entre autres.
Les bureaux Accès Montréal, pour leur part, demeurent fermés pour l’instant.
Un possible engorgement
Cette «bonne nouvelle» s’est réjouie l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, qui estime qu’il s’agit d’une «façon concrète d’aider l’industrie». Dans un courriel à Métro, l’association presse toutefois la Ville de reprendre les consultations publiques concernant des projets immobiliers en utilisant des «moyens audiovisuels». Elle demande aussi à la Ville d’accélérer «le traitement des dossiers» et de prolonger la validité de certains permis et autorisations remis aux constructeurs.
Des demandes qui font écho aux inquiétudes de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), qui craint un certain engorgement dans les demandes de rendez-vous aux comptoirs de permis. Une situation qui pourrait retarder le début des travaux que souhaitent réaliser des propriétaires.
«On est vraiment dans le pic de la saison des travaux et ça prend des permis pour faire des travaux majeurs sur les infrastructures. Ça ne m’étonnerait donc pas qu’il y ait un achalandage plus élevé [aux comptoirs de permis]», souligne à Métro le directeur des affaires publiques à la CORPIQ, Hans Brouillette.
Selon un sondage réalisé en avril par l’association de propriétaires, 3,7% des logements à Montréal «se libéreront sous peu, car le bail n’a pas été reconduit». De nombreux propriétaires ont donc fait une demande de permis afin de pouvoir réaliser des travaux dans leur logement une fois que ses locataires auront déserté celui-ci le 1er juillet.
«Les délais bureaucratiques feront en sorte que des logements seront vacants parce que les travaux ne seront pas complétés.» -Hans Brouillette, directeur des affaires publiques à la CORPIQ
Certains propriétaires n’attendront toutefois d’avoir obtenu un permis pour entamer ces travaux en raison des délais administratifs de la Ville dans l’octroi de ceux-ci, souligne M. Brouillette.
«On ne peut pas cautionner ça, mais on comprend très bien que des propriétaires fassent des travaux sans permis», laisse-t-il tomber.
Mesures sanitaires
La Ville assure d’autre part qu’elle appliquera des mesures d’hygiène accrues dans ses comptoirs de permis. Elle installera notamment du plexiglas pour limiter les risques de propagation du coronavirus entre les visiteurs et les employés municipaux. On retrouvera également des stations de désinfectant pour les mains à divers endroits dans les immeubles concernés, tandis que la désinfection des lieux se fera sur une base régulière.
Au moment de mettre en ligne, la Ville n’avait pas indiqué à Métro si des mesures d’hygiène additionnelles seront mises en place dans les comptoirs de service situés dans les arrondissements les plus touchés par la crise du coronavirus, comme Montréal-Nord.
La Ville demande d’ailleurs aux citoyens qui éprouvent des symptômes associés au coronavirus à ne pas se présenter à ses comptoirs de permis.