La propagation du coronavirus à Montréal semble affecter plus largement les secteurs du centre-ouest de l’île, dont Côte-Saint-Luc et Côte-des-Neiges, alors que plus de 42% des cas ont été répertoriés sur le territoire du CIUSS y étant rattaché.
C’est ce qu’a confirmé mercredi la Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSP), lors d’une mêlée de presse. «À ce moment-ci, c’est assez difficile pour nous de poser un diagnostic», a expliqué la directrice de la DRSP, Mylène Drouin. Si quelques cas ont fait irruption dans les CHSLD à proximité, elle n’identifie jusqu’ici «aucune éclosion particulière» dans le centre-ouest.
Comment expliquer alors cet écart entre le centre-ouest et les autres secteurs de Montréal? Il y a plusieurs possibilités, selon la médecin. «Est-ce qu’il y a eu plus de dépistage, est-ce que les gens de cette communauté ont davantage voyagé durant la semaine de relâche? Ça peut être les snowbirds aussi. On essaie de trouver des réponses», ajoute-t-elle.
«Il y a vraiment quelque chose qui se passe sur le territoire du Centre-Ouest. Plus on va avancer dans nos investigations, plus on va comprendre le phénomène.» -Mylène Drouin, directrice de la DRSP
Sur le reste de l’île, la répartition des cas est assez «dispersée». Le centre-ville regroupe environ 20% des cas, alors que tous les autres territoires réunissent entre 12 et 15% d’entre eux.
Un décès lié au coronavirus à Montréal
«Nous déplorons un premier décès à Montréal», a par ailleurs indiqué la Dre Drouin. Il s’agit d’une personne âgée dont l’état de santé n’a pas été précisé.
En date de mercredi, quelque 603 cas de coronavirus avaient été confirmés à Montréal, ce qui représente environ 45% de l’ensemble des cas au Québec. Une quarantaine de personnes sont en hospitalisation dans la région, alors que sept d’entre elles ont été envoyées aux soins intensifs. Plus d’une trentaine de travailleurs du réseau montréalais de la santé ont aussi été infectés.
Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, la porte-parole Geneviève Jutras souligne que «la Ville demande à tous et toutes de respecter les règles de santé publique» pour renverser la tendance.
«On travaille en étroite collaboration avec la DRSP, via son centre de mesures d’urgence. On est en soutien.» -Geneviève Jutras, porte-parole de la mairesse Valérie Plante
«Nous avons une transmission communautaire»
La moitié des cas déclarés dans la métropole proviennent d’une personne revenant de voyage, ou encore d’un contact avec celle-ci.
Malgré tout, la DRSP ne se fait pas d’illusion: «on peut maintenant dire qu’à Montréal, nous avons une transmission communautaire», estime Mylène Drouin. Bon nombre de cas «de deuxième et de troisième génération» de la COVID-19 ont effectivement été observés, alors que la source de «plusieurs autres cas» serait toujours non-identifiable.
Près de 50% des personnes infectées à Montréal ont 50 ans et plus, et plus du quart ont plus de 60 ans. Si très peu de patients testés positifs ont 18 ans et moins, tous les groupes d’âge seraient représentés. Les hommes sont les plus vulnérables, avec 56% des cas, alors que 26% des Montréalais ayant le coronavirus ont aussi déclaré avoir une maladie chronique.
Une clinique populaire
Depuis son ouverture, il y a quelques jours, la nouvelle clinique de dépistage au centre-ville a effectué 2400 tests. Près de 3000 personnes ont été évaluées par un professionnel, au total. Chaque cas positif est investigué en profondeur, assure la DRSP, qui dit vouloir «atténuer et aplanir la courbe» de propagation au maximum.
Hier, Métro rapportait que dans la seule journée de lundi, plus de 3500 personnes ont fait une demande de test à la nouvelle clinique du centre-ville. De ce nombre, près de 1500 d’entre elles ont dû rebrousser chemin comme elles «ne répondaient pas aux critères» de la santé publique.
Environ 9000 passagers ont transité par l’aéroport Montréal-Trudeau mardi. Aujourd’hui, ils étaient 4000. «Il faut vous isoler 14 jours. On ne peut pas se permettre d’importer de nouveaux cas», leur a rappelé Mylène Drouin.