Malgré l’isolement physique imposé par les mesures de confinement, certains font preuve d’ingéniosité pour socialiser ou poursuivre leurs activités quotidiennes.
Sur Instagram, le Centre Sportif Ludus offre chaque jour des entraînements de boxe à la communauté. Le choix de ce réseau social s’est imposé en raison de sa grande popularité, en particulier auprès des jeunes.
« On voulait garder nos athlètes et nos membres actifs, malgré la fermeture des gyms. Ça fait partie de notre mission d’offrir et de permettre l’apprentissage de bonnes habitudes de vie », explique Pascal Brabant, entraîneur au Centre Ludus.
À NeuroMotrix, un centre de kinésiologie qui s’adresse principalement à une clientèle souffrant de troubles neurologiques, c’est plutôt la plateforme Zoom qui est utilisée. Celle-ci permet aux entraîneurs de voir leurs clients en temps réel. « Pour nous, c’était un point important, vu la situation particulière de notre clientèle », résume la kinésiologue Martine Lauzé.
Les séances d’exercices quotidiennes du matin y sont rapidement devenues un rendez-vous incontournable pour les participants. « On ouvrait les séances 30 minutes en avance en cas de problème technique, et ça a créé une dynamique où les gens en profitent pour socialiser, et même présenter leur famille », révèle Mme Lauzé.
Les vidéoconférences se poursuivent même après les entraînements tellement les gens veulent continuer de discuter. « Je ne pensais pas que ça aurait cet effet, admet-elle. Ça brise l’isolement. On voit que les gens sont contents d’être en contact avec d’autres personnes. »
Danser à travers le Web
Les enseignants de l’Académie de danse de Montréal proposent des cours accessibles à tous via des directs sur Instagram, tout en offrant des séances privées en vidéoconférence pour ses membres. « Ça nous permet de rester unis, et ça a plusieurs bienfaits, dont celui de permettre de garder un horaire régulier », croit la directrice de l’Académie, Mélanie Hattem.
Elle a aussi eu l’idée de lancer des défis à ses membres, tels que de faire des vidéos de danse avec leurs parents. « On est plus occupé que jamais sur nos réseaux sociaux. Les gens apprécient et nous envoient une belle vague d’amour. »
Danseuse et enseignante de danse, Veroushka Eugene avait proposé l’idée d’offrir des cours en direct sur ses réseaux sociaux. Une idée qui s’est avérée très populaire, alors que des dizaines de personnes l’ont contactée. « Ça ne paie pas, mais ça me permet d’apporter ma contribution », explique-t-elle.
« C’est aussi bien pour nous les danseurs. Normalement, on fait juste ça de notre vie, mais maintenant on ne peut plus. Ça vient briser l’isolement », ajoute-t-elle.
Stimuler l’esprit
C’est également la plateforme Zoom qu’a choisi d’utiliser Sly Toussaint pour poursuivre en ligne ses cours de créole. « Ça permet définitivement de briser l’isolement, croit-elle. Il y a des personnes qui m’écrivent qu’elles sont contentes, que ça devient long à la maison et que c’est une activité qu’elles peuvent faire en famille. »
Amateur de jeu de société, Hugo Borgela cherchait pour sa part un quatrième joueur pour une partie de Loups-Garous sur une application mobile. Il a eu l’idée de faire appel à Facebook. « Il y avait tellement de demandes, que j’ai dû demander à une amie de m’aider à prendre ça en charge », s’exclame-t-il.
Chaque soir, toute une communauté s’articule autour du jeu de société. L’initiative a d’ailleurs été reprise par d’autres personnes. « Il y a tellement de monde dessus maintenant, que ça commence à créer des [problèmes techniques] sur l’application », remarque Hugo.
Pour lui, le besoin de se regrouper et de garder certains liens sociaux pour faire face à la situation peut expliquer cette popularité. « Je ne m’y attendais pas. Je pensais que ce serait seulement pour un soir, admet-il. On a souvent dit que les réseaux sociaux créaient une distance, mais présentement, ils permettent de nous rapprocher. »