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Un «service à l’auto» dans le centre-ville pour dépister le coronavirus

Les tentes étaient en pleine installation dans le Quartier des spectacles, dimanche.
Les tentes étaient en pleine installation dans le Quartier des spectacles, dimanche. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Pour «éviter les attroupements» et tenir un plus grand nombre de tests de dépistage du coronavirus, la santé publique montréalaise ouvrira lundi une nouvelle clinique sans rendez-vous dans le Quartier des spectacles.

La direction régionale de la santé publique (DRSP) montréalaise en a fait l’annonce, dimanche matin. À terme, les employés du réseau de la santé affectés à la nouvelle clinique mèneront de 2000 à 2500 tests par jour.

«C’est dans l’objectif d’augmenter de façon massive le dépistage de COVID-19 dans la région de Montréal que nous ouvrirons demain cette clinique», a soutenu en conférence de presse l’actuelle responsable de la clinique de l’Hôtel-Dieu, Geneviève Alary.

«On vient maximiser les chances de faire les tests», a ajouté la coordonnatrice régionale des mesures d’urgence et sécurité civile chez Santé Montréal, Caroline Dusablon.

Selon elle, ces mesures, étalées sur plusieurs centaines de mètres de la Place des festivals, visent également à «éviter les attroupements».

Dans les derniers jours, plusieurs patients s’étaient plaints de devoir atteindre trop longtemps dans des files très serrées à la clinique de l’Hôtel-Dieu.

Fermeture de l’Hôtel-Dieu

Ceux qui présentent des symptômes ou craignent le contact avec une personne infectée pourront se présenter à cet établissement sans appel au 8-1-1. Le parcours, installé sur le boulevard de Maisonneuve, permettra le passage de voitures et de piétons.

Toute personne qui se présente devra toutefois répondre à certains critères. Ceux qui affichent des symptômes ou reviennent de voyage auront entre autres accès à la clinique.

Les autorités sanitaires découragent en outre l’emploi du transport en commun pour se rendre sur les lieux.

La clinique avec rendez-vous de l’Hôtel-Dieu fermera pour sa part ses portes au grand public. Les installations de l’ancien hôpital seront dorénavant utilisées pour mener des tests auprès des employés du réseau de la santé.

L’ouverture de nouvelles cliniques sans rendez-vous à Montréal «est dans les cartes» pour les prochains jours, signale d’ailleurs Caroline Dusablon.

Caroline Dusablon, de la Direction régionale de la santé publique
Caroline Dusablon, de la Direction régionale de la santé publique, présente les mesures spéciales adoptées pour la clinique sans rendez-vous.

Nécessité de nouvelles cliniques?

Interrogés par Métro, plusieurs experts félicitent les autorités sanitaires d’avoir pris cette initiative.

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Louis Godin, a eu de bons échos de cliniques similaires installées à travers la province. «Ça semble plus rapide. En terme de distanciation sociale, je pense que c’est plus efficace», a-t-il dit.

Selon Dr Godin, la modification des critères de dépistage, qui pourraient arriver bientôt, forcera sans doute le gouvernement à mettre en place d’autres points de services du genre.

Un avis partagé par l’expert en virologie Benoit Barbeau. «On doit immédiatement penser à avoir plus de sites. Autant mieux se préparer à une augmentation du nombre de cas», évoque celui qui est professeur à l’Université du Québec à Montréal.

Un parcours en dix minutes

Les automobilistes qui se présenteront sur les lieux de la nouvelle clinique devront le faire à partir de l’Est. La rue Saint-Urbain sera en effet fermée à la circulation dans le secteur.

Les patients potentiels passeront d’abord à travers des «postes de triage», qui permettront aux employés du réseau de les rediriger, ou non, vers des tests de dépistage.

Une grande tente chauffée accueillera une vingtaine de postes d’inscription individuels. Une autre en abritera trente pour mener les tests. Tout ce processus calculé prendra une dizaine de minutes à compléter, estime Geneviève Alary.

Cette dernière assure que «la mobilisation des employés du réseau est là». Au total 300 d’entre eux se partageront des quarts de travail dans une journée à la clinique du Quartier des spectacles.

Selon Louis Godin, de la FMOQ, il faut «une boule de cristal» pour savoir si le personnel nécessaire sera présent. «Actuellement, on a les ressources. Mais à moment donné, c’est sûr que tu ne peux pas toujours travailler», relativise-t-il.

La question de l’équipement de protection pour les infirmières inquiète particulièrement la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de santé du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Françoise Ramel.

«Il y a des endroits qui n’ont plus d’équipement. Ce qui m’énerve, c’est que ça tombe toujours sur les employés en disant qu’ils ne savent pas comment l’utiliser», lance-t-elle.

Santé Montréal ouvrira la clinique de 8h à 20h, sept jours sur sept, dès lundi matin.

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