Alors que le nombre de personnes infectées au coronavirus ne cesse de croître à Montréal, le réseau de la santé presse les groupes religieux de cesser «immédiatement» leurs rassemblements.
Actuellement, la métropole compte 31 cas de personnes infectées au coronavirus sur un total de 139 dans la province. Ce nombre évoluera toutefois rapidement. «Nous avons beaucoup de nouveaux cas qui entrent aujourd’hui», a indiqué en conférence de presse la directrice régionale de santé publique de Montréal, Mylène Drouin.
Parmi les cas comptabilisés à Montréal jusqu’à maintenant, on compte deux personnes aux soins intensifs. La majorité des personnes infectées reviennent d’un voyage à l’étranger. Mme Drouin a d’ailleurs précisé que «quelques écoles», des résidences étudiantes ainsi qu’un CHSLD sont concernés par ces cas de contamination au coronavirus.
«Au cours des prochains jours, nous allons augmenter considérablement le nombre de tests de dépistage à Montréal», a assuré Mme Drouin. Le réseau de la santé pourrait effectuer jusqu’à 5000 tests par jour, a-t-elle souligné.
Cette dernière a par ailleurs indiqué que «l’offre de service va évoluer dans les prochains jours» dans les cliniques de dépistage de la métropole.
Rassemblements religieux
Dans les derniers jours, plusieurs communautés religieuses ont décidé de suspendre leurs rassemblements en raison de la propagation du coronavirus. Les évêques du Québec et les juifs hassidiques de Montréal ont notamment pris des décisions en ce sens. Ce n’est toutefois pas le cas de tous les groupes religieux.
«On voit qu’il y a une bonne collaboration, mais il y a encore des récalcitrants qui décident de tenir ces rassemblements», a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a ordonné la semaine dernière la fermeture de nombreux bâtiments municipaux pour lutter contre le coronavirus.
Or, «dans plusieurs pays du monde, ce sont les groupes religieux qui ont été des foyers importants de propagation», a soulevé Mme Drouin. Cette dernière a ainsi prié les leaders religieux de mettre fin à ces rassemblements «dès maintenant», une telle mesure étant «plus que nécessaire».
Si le réseau de la santé préfère utiliser la voie de la communication pour l’instant, Mme Drouin a toutefois laissé entendre que des «mesures coercitives» pourraient être nécessaires si certains groupes religieux refusent de collaborer.
«Il y a encore des rassemblements qui se font dans plusieurs communautés.» -Mylène Drouin
Une unité d’isolement à l’hôpital Royal Victoria
Le réseau de la santé a par ailleurs annoncé que l’hôpital Royal Victoria accueillera prochainement des sans-abri atteints du coronavirus qui doivent être placés en isolement. Celui-ci sert actuellement d’unité de débordement en hiver pour les personnes en situation d’itinérance n’ayant pas réussi à trouver refuge pour la nuit dans les différentes ressources d’hébergement de la métropole.
Cette unité passera ainsi de 105 à 50 lits dès la semaine prochaine afin que chaque personne qui y aura recours dispose de sa propre chambre.
«Ce sont des mesures spécifiques pour ces personnes-là parce qu’évidemment, on ne peut pas les mettre en isolement à la maison parce qu’elles sont sans-abri», a expliqué la directrice adjointe aux partenariats du CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Julie Grenier.
Afin de compenser cette réduction du nombre de lits pour accueillir des sans-abri, Mme Plante a indiqué que la Ville a déjà identifié «plusieurs lieux» qui pourront accueillir ceux-ci. Un plan à cet égard est en cours d’élaboration avec le réseau de la santé.
«On veut s’assurer de trouver de nouveaux lieux pour permettra la continuation du service d’aide aux personnes itinérantes», a ajouté Mme Grenier.