Budget 2020 : pas d’investissement immédiat dans le prolongement de la ligne orange
Demande importante de la mairesse Valérie Plante dans les semaines précédant le budget, le prolongement de la ligne orange vers la gare Bois-Franc n’obtient pas de financement immédiat de Québec dans le dernier budget provincial, déposé mardi. La Coalition avenir Québec se rabat plutôt sur la mise à l’étude d’un prolongement jusqu’à Laval.
Le nouveau Plan québécois des infrastructures (PQI) 2020-2030 prévoit des dépenses totales de 15,8 G$ dans les transports collectifs. Dans le Grand Montréal, le prolongement de la ligne bleue et le Service rapide de bus (SRB) obtiennent une part du gâteau.
L’ajout d’un tronçon de la ligne orange du métro jusqu’à la gare Bois-Franc n’obtient pas les sommes demandées. En fait, la CAQ étudiera plutôt un projet de transport collectif à Laval qui rejoindrait la ligne orange.
Le porte-parole de l’Alliance Transit, Christian Savard, déplore que le gouvernement ait décidé de mener une nouvelle étude plutôt que d’annoncer directement un nouveau tronçon dans l’ouest de Montréal.
«Le verre est plus à moitié vide, parce qu’il y avait des annonces faciles à faire. Le projet vers Bois-Franc, je m’attendais que ça soit au budget», affirme-t-il.
Toujours possible?
Le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, soutient qu’une fois l’étude faite, ce tronçon pourra passer par la gare Bois-Franc.
«Ce n’est peut-être pas évident sur la carte [fournie dans le PQI], mais on est en train de regarder si la ligne orange, si elle se prolonge vers le nord, pourrait être connectée à la gare», a-t-il indiqué lors du discours budgétaire.
M. Dubé espère voir tous les projets mis à l’étude dans le PQI être réalisés.
«Je pense que ces projets-là vont se débloquer très rapidement, a ajouté l’élu caquiste. Peut-être à des vitesses différentes parce que chacun n’a pas la même capacité économique.»
«Décongestion de Montréal»
Se disant prête à réaliser «des projets titanesques» en matière de transports collectifs, la CAQ souhaite étendre le réseau structurant dans le Grand Montréal. En plus du potentiel projet à Laval, le gouvernement mettra à l’étude un nouveau tronçon nord-sud dans l’est de l’Île.
Le gouvernement de François Legault souhaite étudier des «projets structurants de transport collectif électrique pour relier l’est, le nord‐est et le sud-ouest de Montréal au centre-ville». Déjà annoncés, le tramway du sud-ouest ainsi que le plan de transport en commun sur la rue Notre-Dame font partie de cet ensemble.
Les mises à l’étude font partie d’un investissement plus large de 2,2 G$ promis mardi dans le nouveau PQI.
La nouvelle ligne nord-sud de l’Est avait déjà été évoquée par la CAQ en campagne électorale. Selon les schémas fournis mardi, celle-ci partirait de la rue Notre-Dame et rejoindrait la dernière station de la ligne bleue prolongée, à Anjou.
Sa réalisation nécessite évidemment que l’étude gouvernementale soit concluante.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain voit d’un bon oeil la planification d’ensemble du gouvernement.
«Il y a un plan. J’imagine que d’ici deux ans, sur certains axes, ça va être réglé», souligne le président et chef de la direction du groupe, Michel Leblanc.
D’autres investissements dans le Grand Montréal
- Le gouvernement Legault déboursera 150 M$ afin que Montréal puisse mettre en place «des infrastructures vertes» dans sa gestion des eaux.
- Une enveloppe de 50 M$ s’ajoute afin de «favoriser la mise en valeur et l’accessibilité des milieux naturels» sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. Rien n’indique si une partie de cet argent pourra servir à financer le Grand parc de l’Ouest, un projet cher à la mairesse Valérie Plante.
- Québec libère aussi 21 M$ pour soutenir les réseaux de navettes fluviales de la province, dont celui de Montréal.