Harcèlement: Sue Montgomery expulsée du caucus de Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a expulsé vendredi la mairesse d’arrondissement Sue Montgomery du caucus de son parti, dans la foulée d’allégations de harcèlement au travail. Mme Montgomery devient ainsi la seconde élue de Projet Montréal à subir ce sort pour la même raison, après Giuliana Fumagalli.
Le climat de travail «malsain» à l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, dirigé par Mme Montgomery, était visé par une enquête du contrôleur général depuis le mois de septembre. C’est la directrice de cabinet Annalisa Harris qui était concernée. Elle aurait commis du harcèlement psychologique envers deux employés.
Dans un communiqué émis vendredi, l’administration Plante résume les faits saillants du rapport du contrôleur général, Me Alain Bond. On y lit «qu’il y a eu des comportements graves assimilables à du harcèlement psychologique». L’administration ajoute que des «manquements importants» ont été observés en matière de relations de travail.
Selon la Ville, Sue Montgomery aurait toutefois refusé d’appliquer les recommandations de Me Bond, en contestant la «validité» de celles-ci.
«J’ai une politique de tolérance zéro en matière de harcèlement et cela vaut pour les élus, le personnel politique et l’ensemble des fonctionnaires de notre fonction publique.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
«Malgré les nombreuses interventions de mon cabinet et de moi-même […], force est d’admettre aujourd’hui qu’elle a choisi de refuser de s’y conformer. Puisqu’il s’agit d’une obligation légale, cette situation a mené à son retrait du caucus de Projet Montréal», ajoute la mairesse dans une déclaration émise vendredi.
Une culture à «casser», dit Valérie Plante
Par cette décision, la mairesse de Montréal dit vouloir se distinguer de ses prédécesseurs en matière d’intégrité. «À une autre époque, les politiciens préféraient fermer les yeux ou cachaient sous le tapis des situations similaires afin d’éviter d’en payer le prix politique. Je ne partage pas cette façon de faire», martèle-t-elle.
Après Giuliana Fumagalli, en juillet dernier, Sue Montgomery est la deuxième élue à être renvoyée du caucus de Projet Montréal pour des questions de harcèlement.
Mme Plante ajoute avoir «fait le choix», lors de son élection en 2017, «de casser cette culture politique». «Tout acte répréhensible nécessite une intervention, peu importe le parti ou le poste occupé par la personne qui l’a commis», conclut-elle.
Aucun autre commentaire ne sera émis pour le moment, précise la Ville, «étant donné la nature confidentielle des dossiers de ressources humaines» et la nécessité de protéger l’identité des victimes.
Environ 12 personnes de l’arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-De-Grâce ont été rencontrées au cours de l’enquête, selon la Ville. L’administration Plante précise que le contrôleur général a pris des mesures immédiates «pour prévenir toute manifestation de harcèlement psychologique» jusqu’à la fin du dossier en cours.
Sue Montgomery «déçue»
Sur les réseaux sociaux, la mairesse Sue Montgomery s’est dite «déçue» de la décision de Projet Montréal, vendredi.
Je suis déçu que le PM ait choisi de me retirer du caucus.
Je défends la justice et la vérité. On m'a demandé de renvoyer quelqu'un sans avoir vu les preuves. Je serais la dernière personne à tolérer le harcèlement. Je ne tolérerai pas non plus l'absence d'une procédure régulière— Sue Montgomery (@MontgomerySue) January 24, 2020
«Je défends la justice et la vérité. On m’a demandé de renvoyer quelqu’un sans avoir vu les preuves. Je serais la dernière personne à tolérer le harcèlement. Je ne tolérerai pas non plus l’absence d’une procédure régulière», écrit-elle.
Mme Montgomery soutient d’ailleurs avoir elle-même «initié l’enquête, parce qu’on m’a signalé qu’il y avait des problèmes de moral chez les employés de l’arrondissement».
Joint par Métro, le porte-parole du cabinet de l’Opposition officielle, Marc-Antoine Audet, a indiqué que le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, commentera la situation lundi. Il le fera lors d’un point de presse, peu avant la séance du conseil municipal.