Déneigement: «on craint toujours de dépasser le budget», avoue Valérie Plante
Alors que la Ville de Montréal en est déjà à sa quatrième opération de chargement de la neige de la saison, la mairesse Valérie Plante avoue avoir des craintes quant au dépassement du budget 2020 de déneigement. Son administration a dû dégager des fonds supplémentaires à cette fin lors des deux dernières années.
«Oui, on craint. On craint toujours de dépasser le budget, dans la mesure où quand on le dépasse, il faut couper ailleurs ou alors réaménager [les dépenses]», a-t-elle reconnu lors d’une mêlée de presse, lundi.
En 2018, entre 200 M$ et 225 M$ avaient été dépensés par la Ville pour le déneigement alors que celle-ci n’avait prévu que 163M$ à son budget.
Cette année, Montréal a budgété une enveloppe de 177,8 M$ pour les opérations de déneigement. «Le bilan réel des coûts pour les opérations en lien avec le déneigement sera connu à la fin de l’année», fait valoir la porte-parole de la Ville, Audrey Gauthier.
Elle ajoute que la Ville paie les entrepreneurs en fonction du nombre de mètres cubes de neige chargés. «Ainsi, le nombre de chargements réalisé n’équivaut pas automatiquement à un dépassement de coût, le coût étant plutôt dépendant du volume réellement ramassé», observe Mme Gauthier.
Plan de match suivi
Pour l’instant, toutefois, l’administration «suit le plan initial», soutient Mme Plante. Trois opérations de déneigement ont eu lieu en 2020. L’autre étant survenu en novembre, il est comptabilisé dans les dépenses de 2019.
«Il faut savoir qu’au 1er janvier, on recommence, on met le compteur à zéro, donc on est dans nos chiffres jusqu’ici», insiste la mairesse Plante.
Cela dit, peu importe les quantités de neige qui tomberont cet hiver, «il n’est pas question de lésiner sur le déneigement», promet la mairesse. Elle affirme que la Ville est prête aux imprévus, et que des montants d’argent sont réservés à des situations d’urgence.
«On met des sommes de côté depuis le début et on a des ententes avec les compagnies qui chargent la neige. Parce que s’il y a une chose sur laquelle on n’a pas de contrôle, c’est bien la température. Même après six chargements, si on devait en faire un autre, on va être capable de le faire.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
L’opposition furieuse
Joint par Métro, le chef de l’Opposition officielle, Lionel Perez, ne mâche pas ses mots à l’égard de l’administration Plante.
«Les multiples opérations de déneigement nous confirment déjà que Projet Montréal n’a pas budgété suffisamment de fonds pour dégager nos rues», déplore-t-il.
M. Perez dit s’inquiéter du fait que la Ville «va devoir gruger dans les surplus anticipés de 2020» pour effectuer toutes ses opérations de déneigement au fil de la saison. «C’est une très mauvaise façon de gérer l’argent des contribuables», condamne-t-il.
Ensemble Montréal dit suivre les activités de déneigement et de déglaçage «de très près, tant au niveau logistique que budgétaire». Le parti appelle la Ville à «être à l’écoute» des besoins de la population, surtout ceux des personnes âgées et des citoyens à mobilité réduite.
Évolution des pratiques
À l’instar de plusieurs autres domaines de la vie politique, les changements climatiques amèneraient par ailleurs la Ville à reconsidérer ou «réaménager certains postes financiers», dont ceux du déneigement.
«Ça se voit de façon graduelle, mais on voit que ça augmente d’année en année», dit la mairesse Plante, en parlant des investissements budgétaires en matière de déneigement.
Une trentaine de nouvelles remorques d’épandage de fondants et d’abrasifs ont aussi été commandées l’an dernier pour mieux déglacer les trottoirs. Le nombre de stations météorologiques, permettant de mesurer l’épaisseur de la glace restante sur le territoire, est aussi passé de 10 à 25.